Les chasseurs s’amusent
Le 15 juillet 2012
Un cas d’école de tout ce qu’il ne faut pas faire lorsqu’on est aux commandes d’un survival à petit budget. Catastrophique.
- Réalisateur : Chris Briant
- Acteurs : Dianna Agron, Steven Waddington
- Genre : Thriller, Nanar, Survival
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : Seven sept, BAC Vidéo
- Durée : 1h45mn
- Titre original : The Hunters
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– Sortie du DVD : 29 juin 2012
Un cas d’école de tout ce qu’il ne faut pas faire lorsqu’on est aux commandes d’un survival à petit budget. Catastrophique.
L’argument : Noël. C’est leur dernière semaine. En ville, six personnes courent vers un destin tragique. Le dernier jour les réunit par hasard dans un lieu isolé : le Fort… La réalité s’écroule et tourne au cauchemar…
Notre avis : Premier film du réalisateur Chris Briant (de son vrai nom Étienne Huet), The Hunters est une nouvelle tentative sincère de monter un film de genre en France, pays où les producteurs sont hélas bien connus pour leur frilosité vis à vis de ce type de projet. Doté d’un budget ridicule de deux millions d’euros, on imagine que Briant et son équipe ont dû littéralement se battre pour mener leur entreprise à son terme. Dans l’objectif de vendre le film à l’étranger, ils ont aussi fait le choix de donner à leur œuvre l’apparence d’un film américain, en embauchant un casting et une équipe technique à majorité anglo-saxonne, bien que le métrage ait été tourné dans l’Est de la France. Pour des raisons d’économie (on n’osera pas dire d’égo), Briant s’est aussi octroyé le rôle principal, celui de Le Saint [sic], flic hanté par de lourds traumas passés.
Hélas, si sympathiques soient les intentions de départ, le catastrophique résultat final évoque une illustre fable de Jean de La Fontaine : la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf. Quand on a à sa disposition des moyens modestes, quand on débute en réalisation, il faudrait avant tout prendre conscience des contraintes qui nous sont imposées pour essayer de bâtir un projet modeste. On ne peut reprocher à Chris Briant de ne pas croire à son œuvre. On sent qu’il s’est fortement impliqué dans toutes les étapes de sa conception, et son omniprésence à l’écran renforce ce sentiment. Malheureusement, il semble avoir confondu ambition avec inconscience, voire sérieux avec prétention.
The Hunters est symptomatique du film qui essaye beaucoup de choses mais qui ne réussit quasiment rien. Doté d’un scénario inutilement ampoulé, mêlant un grand nombre de personnages à la psychologie bancale, le film se voudrait être un survival politique et radical. Malheureusement, s’embourbant dans une longue exposition qui semble durer des heures, il ne démarre qu’après avoir perdu son spectateur avec des intrigues téléphonées dont ce dernier se fiche éperdument. Quand l’histoire décolle enfin, c’est pour mieux laisser place à une succession de scènes dont la médiocrité laisse pantois. Suspens inexistant, montage incohérent, acteurs en roue libre, gunfights ridicules où les personnages s’affrontent à quelques mètres sans réussir à s’atteindre, décors jamais mis en valeur par un Chris Briant incapable de créer la moindre ambiance oppressante, violence édulcorée faisant la part belle aux moignons en plastique et aux jets de sang rose fluo... La liste des défauts est bien trop longue pour réussir à tous les citer.
N’en jetez plus. The Hunters est une catastrophe filmique. Plus qu’à cause d’un apparent manque de moyens, son échec est avant tout imputable à l’ambition démesurée de son auteur qui, à force de vouloir trop en faire, a visiblement été dépassé par l’ampleur de ses idées. On ne peut s’empêcher de penser qu’une approche plus modeste aurait considérablement amélioré le niveau général du métrage. En l’état, on est en présence d’une œuvre dont la médiocrité n’arrangera en rien la situation actuelle du cinéma de genre français. Vraiment dommage.
LE DVD
Les suppléments :
Au programme : trois bandes annonces anecdotiques et un court making-of. Ce dernier ne montre pas grand chose des coulisses du tournage, préférant donner la parole aux acteurs et au metteur en scène pour des numéros d’autosatisfaction qui tranchent singulièrement avec le résultat final.
Image :
Le chef op John B. Aronson ayant officié sur plusieurs séries américaines, l’image reste très télévisuelle. Elle est cependant plutôt bien retranscrite grâce à un master de qualité, sans défaut apparent.
Le son :
VO/VF en Dolby Digital 5.1. Correct, même si le mixage manque de dynamisme et d’effets surround. On privilégiera la VO, le doublage en version française étant positivement horrible (bien qu’il renforce l’aspect nanardesque de la chose).
Galerie Photos
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