The Fortress - la critique + le test DVD

© 2018 Lonesome Bear. Tous droits réservés.

Notre avis : Après le polar, la reconstitution historique de grande ampleur semble être le nouveau genre de prédilection de la Corée du Sud. Après l’occupation japonaise des années 20 de The Age of Shadows par Kim Jee-woon ou encore la Seconde Guerre mondiale et l’évasion spectaculaire d’une île transformée en camp de travail dans Battleship Island de Ryoo Seung-wan ; The Fortress nous parvient aujourd’hui directement en vidéo.
Son réalisateur, Hwang Dong-hyuk, est plutôt caméléon, puisqu’il est passé, avant ce quatrième film, du drame (Silenced) à la comédie populaire (Miss Granny).

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Pour son premier film historique, il choisit l’adaptation d’un best-seller coréen de Kim Hoon, Namhan Fortress, et raconte les quarante-sept jours de siège de cette forteresse de Nahman pendant l’invasion de la Corée par la Chine de la dynastie des Quing.
Il se concentre sur l’opposition morale et idéologique de deux ministres du roi Injo Joseon, réfugié là avec sa cour alors qu’il tentait de fuir l’invasion.
Le ministre de l’Intérieur et le ministre des Rites, incarnés respectivement par Lee Byung-hun (Joint Security Area, A Bittersweet Life, J’ai rencontré le diable) et Kim Yoon-seok (The Chaser, The Murdurer, Sea Fog), grandes stars coréennes, concentrent donc toute la tension du film.
S’ils sont antagonistes, c’est dans la manière de résoudre ce conflit pour l’avenir du peuple sous leur protection. L’un n’a de cesse de supplier son roi de se soumettre à l’envahisseur pour épargner la vie de ses sujets, tandis que l’autre préfère éviter l’humiliation d’une nation et se battre jusqu’à la mort.

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Dong-hyuk fait preuve d’une grande maturité dans l’exécution de son film, sachant rendre accessible les longs entretiens des ministres, de l’ordre de la négociation diplomatique, sans oublier le grand spectacle qui lui assure une noble dimension populaire.
Il entend ainsi, en racontant les problèmes politiques de leurs ancêtres, inspirer l’actuelle Corée toujours déchirée.

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Bénéficiant de moyens luxueux, le film régale par la richesse de ses costumes et la réalité de ses décors (il fut tourné en partie sur place). Les séquences de batailles sont nerveuses et brutales, souvent tournées en caméra à l’épaule mais toujours très lisibles. Comme il ne fait pas dans la surenchère, il donne aussi l’occasion d’éprouver l’attente dans le froid avec ses personnages, et la difficile gestion des ressources en temps de siège. Une atmosphère rehaussée par la froide musique de Ryuichi Sakamoto, décidément à l’aise dans le spectacle glacial depuis The Revenant.
The Fortress, en combinant l’exigence du propos et le souci du spectacle, est donc un grand film historique, qui confronte deux conceptions de l’honneur, de la vie et de la mort dans lequel le cinéaste n’oublie pas d’adresser un message à ses contemporains.

Le DVD :

Les suppléments :

Il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent pour quiconque s’intéresserait au tournage d’un film à grand spectacle comme celui-là.
Tout au plus un "making-of" de 5 minutes, que l’on qualifiera plutôt de featurette promotionnelle dans laquelle tout le monde se félicite.
La bande-annonce du film achève la liste des bonus proposés.

L’image :

Le DVD s’en sort très bien, si la compression est visible on profite tout de même de ces grands espaces blancs et bleu glacial, et de ces intérieurs noirs et orangés.

Le son :

La piste Dolby Digital 5.1 rend palpable cette atmosphère glaciale et l’on profite de la musique épurée de Ryuichi Sakamoto. Les quelques batailles sont percutantes, les canons feront sursauter le spectateur bien équipé.