Le 9 juin 2017
La série signée Harlan Coben est très efficace, si l’on n’y regarde pas de trop près.
- Acteurs : Tom Cullen, Lee Ingleby
- Genre : Thriller
- Nationalité : Britannique
- Durée : 10 x 45mn
- Date de sortie : 28 avril 2016
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Résumé : Jesse, âgé de 5 ans, s’est enfui du parc alors qu’il était sous la surveillance de son frère Mark et de sa bande de copains. Après sa disparition, plus personne ne l’a jamais revu. Vingt ans plus tard, Danny, un des amis de Mark devenu flic, apprend que l’ADN de Jesse a été retrouvé sur une scène de crime. Il est vivant, quelque part…
Notre avis : Il est difficile de se détacher de The five quand on a commencé à le regarder : l’intrigue est palpitante, elle rebondit sans cesse, et, à l’image d’un page-turner contemporain, la série se déroule au gré de twists souvent imprévisibles. Souvent, parce que les spectateurs rompus au genre voient tout de même venir pas mal d’effets, et au fur et à mesure des épisodes on est de moins en moins surpris. Mais le nombre d’événements suffit largement à occuper l’attention et à pallier les incohérences et le sentiment tenace de déjà-vu. Il y a d’ailleurs, comme dans beaucoup de séries d’aujourd’hui, l’idée que tout le monde cache quelque chose et, vu que les personnages principaux sont quatre, sans compter leurs acolytes, maris et maîtresses, cela fait suffisamment de secrets pour alimenter les dix épisodes.
- © Ben Blackall/ITV
On serait néanmoins plus fasciné si le scénario n’était à ce point bloqué : le moindre détail finit par revenir, prendre une autre dimension, être contesté, etc : ainsi du livre que le petit garçon avait avec lui au moment de sa disparition, ou de sa parka. À d’autres moments, c’est l’aléatoire qui devient gênant : la maladie du vieux flic, Alzheimer nommée seulement quand elle est acceptée, laisse place à la lucidité selon les besoins du scénario. Il serait également fastidieux de relever la quantité de coïncidences qui émaillent The five et le rendent quelque peu fabriqué, trop agencé pour produire d’autres effets qu’une séduction immédiate. Bien sûr, c’est déjà pas mal. On ne s’ennuie jamais au spectacle de ces adultes se débattant dans un épais mystère, compliqué par leurs souvenirs et leurs mensonges. Mais il manque un je ne sais quoi, cette petite dose d’humanité, de laisser-aller, ces respirations ou cette hauteur de vue qui font d’autres séries des œuvres plus mûres et plus profondes. Jamais nous n’avons le temps de nous poser, de méditer ou de nous glisser dans les interstices du scénario pour approfondir des sensations. Car d’interstices il n’y a point, pas plus que de sentiment. On est sur de l’efficace, pas sur de l’émotion ; c’est en effet l’une des faiblesses de la série que de cantonner la psychologie à des clichés que des dialogues souvent pesants quand ils s’écartent de la stricte utilité alourdissent encore. Entre les scènes de ménage avec un mari caricatural (Ah le financier toujours au téléphone !) et ses problèmes moraux / professionnels, ses beuveries et ses cachets, Pru, par exemple, peine à exister véritablement.
- © Ben Blackall/ITV
Répétons-le, The five fonctionne et se regarde sans déplaisir : certaines séquences, comme la découverte des femmes enchaînées, ou la fouille d’une maison catholique, reposent même sur un suspens d’une belle densité. Mais tout cela paraît bien trop propre, aseptisé, à l’image d’une mise en scène esthétisante : rien de poisseux, pas d’abîme vertigineux. À grand renfort de ralentis et de flous, le réalisateur vise davantage le clip et son imagerie proprette que le film noir. Et on aura du mal à accepter une fin (que nous ne révélerons pas) qui accumule mièvreries scénaristique et visuelle. Mais ne boudons pas notre plaisir : on peut se laisser aller à ce jeu de pistes souvent fausses, on tremble et on sursaute ; à condition de ne rien demander de plus, cette série formatée remplit son contrat.
- © Ben Blackall/ITV
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