Tellement proches !

Un burlesque qui s’étire un peu mais quelques scènes homériques et des comédiens survoltés pour une comédie légère.

L’argument : Leni, qui vit à Barcelone, revient dans sa famille madrilène pour présenter son petit ami Rafi. Mais Leni est juive, et Rafi palestinien.

Notre avis : Beaucoup d’agitation dans cette aimable comédie qui enchaîne quiproquos et ébullition familiale. Unité de temps et presque d’espace, pour ce qui tient beaucoup de la comédie de boulevard et mêle avec plus ou moins d’habileté le vaudeville et le clin d’œil politico-social. Des personnages au bord de la caricature, mais qui tiennent tous leur rôle avec conviction : autour de Rafi, le fiancé dépassé, une mère... juive, une fille danseuse orientale elle-même mère d’un démon domestique, Leni, la fille qui a réussi et par qui la mayonnaise monte, Dudu, le grand-père aveugle, sourd et ancien combattant, et David, le fils cadet, en pleine crise mystique, qui tente avec constance de faire shabbat au milieu de ce chaos, élève des canards dans le bidet et réveille sa nièce en pleine nuit pour lui apprendre l’hébreu.
Le thème, en soi, n’est guère original. Les années 60 nous avaient servi un Devine qui vient dîner qui portait une toute autre dimension polémique. Ici, le sujet n’est finalement qu’un prétexte pour multiplier les situations cocasses (voire burlesques) et réussit assez bien son pari dans la première partie. Ensuite, l’histoire s’étire un peu, joue l’outrance, et s’égare, finalement dans la gigantesque pagaille qui finit par s’installer sur l’écran.
On retiendra quelques scènes qui réjouiront les amateurs de comique de situation, l’altercation finale entre Rafi et Leni, qui dérape, en roue libre, de l’intime au politique, et surtout, la formidable énergie déployée par les comédiens, même si rien ne reste inoubliable.