Hell on wheels
Le 7 mai 2013
Une première tentative boursouflée de bonne volonté, qui charme malgré tout par la bienveillance de son dessein.
- Réalisateur : Mark Ruffalo
- Acteurs : Mark Ruffalo, Juliette Lewis, Christopher Thornton
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h37mn
- Date de sortie : 8 mai 2013
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Une première tentative boursouflée de bonne volonté, qui charme malgré tout par la bienveillance de son dessein.
L’argument : Dean, alias "Delicious D", était un DJ prometteur avant de devenir paraplégique suite à un accident de moto. Il est désormais réduit à vivre dans sa voiture dans Skid Row, le quartier des clochards de Los Angeles. Après avoir participé à une cérémonie religieuse en espérant se soigner par la foi, il découvre qu’il a le pouvoir surnaturel de guérir les gens par magnétisme. Mais ironie du sort, il ne peut pas s’en servir pour lui-même. Dean devient alors le héros de la mission locale dirigée par le Père Joe Roselli qui voit dans ce don un cadeau de Dieu. Malgré ses avertissements, Dean, de plus en plus aigri, décide d’utiliser son pouvoir pour en tirer gloire et profit en rejoignant un groupe de rock dont il va devenir le phénomène de foire. Mais cette notoriété soudaine peine à soulager la douleur générale qui hante sa vie et pour guérir réellement, Dean devra affronter ses pires démons et se réconcilier avec lui-même.
Notre avis : “You can’t always get what you want” scandaient les Rolling Stones avec passion. ”But if you try sometime, you just might find you get what you need”. Un précepte de vie dont Christopher Thornton et son personnage ont douloureusement fait l’expérience.
Le projet du film a plus de dix ans. A l’époque, le comédien et Mark Ruffalo se rêvent acteurs professionnels et entretiennent une amitié forte, qui puise ses racines dans les planches de leur cours commun d’art dramatique. Lorsque Christopher Thornton se brise la colonne vertébrale, ses ambitions sont anéanties. Le long-métrage qui sort dans les salles françaises est l’accomplissement d’un travail de longue haleine entre les deux complices. Fruit de l’enthousiasme de Mark Ruffalo, Sympathy for Delicious en est également sa première réalisation.
Avec la crasse des quartiers pauvres de Los Angeles pour toile de fond, Sympathy for Delicious se veut le récit d’une descente aux enfers. La ville s’insinue dans l’existence de chacun jusqu’à devenir le Pandémonium des indigents. Il n’existe qu’un réconfort pour les malheureux, les éclopés, les démunis et autres estropiés : la foi. Dans les limbes de la misère, Dieu seul peut leur venir en aide. Alors que certains attendent un miracle, d’autres sont trop amers pour oser espérer un avenir meilleur. Mais l’ironie du sort est souvent la plus cruelle. Lorsque Dean, jeune paraplégique, se voit offrir le don de guérison, il n’y voit rien d’autre qu’une possible échappatoire à cette vie de privations.
Lorgnant parfois trop du côté de la parabole catholique, Sympathy for Delicious a néanmoins le bon sens de s’interroger sur la teneur des visées humaines. Gloire, richesse, débauche sexuelle... Rien ne semble apaiser la soif d’existence qui tenaille les protagonistes. Juliette Lewis est fabuleuse en musicienne extravagante, et Christopher Thornton prouve, si besoin était, que son handicap n’est qu’une formalité en ce qui concerne son jeu d’acteur.
Le long-métrage est pétri de bonnes intentions. Or comme chacun sait, l’enfer en est lui-même pavé. Mis à mal par une réalisation tape-à-l’oeil, le film peine à nourrir son propos. Il est comme un funambule sur le fil du destin, et oscille tantôt du côté du bien, tantôt de celui du mal, à l’image de ses personnages à qui il essaie désespérément de nous intéresser. Si le scénario se prouve plus qu’honnête, il semble cependant que le sujet aurait mérité un approfondissement plus acerbe que celui dont il a bénéficié. La dernière séquence abandonne le spectateur mi-figue, mi-raisin, sur une route dont il ne connaît ni les tenants ni les aboutissants. A l’instar de Dean bien sûr, mais est-ce satisfaisant ?
Sympathy for Delicious est une première oeuvre honorable, si ce n’est enivrante. Mark Ruffalo se tire de cet exercice avec dignité, et laisse espérer de belles choses au grand public.
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