Le 15 juin 2017
- Scénariste : Matt Hawkins>
- Dessinateur : Raffaele Lenco
- Genre : Science-Fiction
- Editeur : PANINI COMICS
- Famille : Comics
- Date de sortie : 5 avril 2017
Quand l’utopie tourne au cauchemar.
Dans une société où l’intelligence artificielle est devenue prédominante, l’humanité a radicalement changé. Les enfants choisissent eux-même leur sexe et leur prénom et les rapports entre humains se limitent à la seule reproduction. Michael, comme beaucoup d’autres, est convaincu qu’il s’agit d’un monde idéal, jusqu’au jour où un caprice de la nature fait tout basculer.
Comme Ray Bradbury dans Fahrenheit 551, Matt Hawkins décrit dans Symmetry une société utopique où l’émotion est mise de côté au profit d’un ordre basé sur l’équilibre et supposé protégé les humains. L’intelligence artificielle a pris le pas sur le libre arbitre. Les robots se chargent de tout et l’humanité est séparée en quatre peuples qui ne se côtoient pas : les blancs, les noirs les asiatiques et les hispaniques. Ou quand l’utopie se transforme en dystopie, son opposée... sa symétrie.
Dans la droite lignée d’une certaine littérature d’anticipation, le récit exploite la peur universelle de la perte de liberté, de l’omniprésence d’un "big brother" et décrit une société qui a succombé aux angoisses de notre époque : l’émergence du big data, la prédominance des algorithmes, le fantasme de l’intelligence artificielle... bref la dictature d’un réseau informatique qui nous dépasse.
A chaque époque ses sujets d’exorcisation. Depuis vingt ans, l’intelligence artificielle s’est fait une place de choix aux côtés du crépuscule nucléaire et du cataclysme écologique.
L’immersion dans cette univers fantasmé est immédiate et on se laisse assez facilement séduire par la mise en marche du récit. On suit le personnage de Michael et on attend patiemment le grain de sable qui l’amènera irrémédiablement à sortir de la matrice. Difficile d’ailleurs de ne pas y voir de nombreuses références cinématographiques : au delà de Matrix, on reconnait Equilibriuum et surtout Terminator. Dans le cas de ce dernier, les similitudes sont même parfois troublantes.
Bien que peu original sur le fond, Symmetry est un condensé de pure SF qui ambitionne de donner vie à un univers vaste et complexe. La difficulté du projet réside dans l’équilibrage entre l’exposé didactique et le souffle épique. D’une part l’indispensable présentation du monde, et de l’autre, l’attachement nécessaire aux personnages et à l’action. Et c’est là que Symmetry pêche. Les événements s’enchaînent trop vite et le recours systématique a la voix off alourdit le récit. On ne vit pas l’action, elle nous est en permanence (maladroitement) résumée.
Dommage que le déroulement de l’histoire ne se soit pas étalée sur un ou deux tomes de plus tant les ingrédients sont bons mais la recette déséquilibrée.
Malgré tout, on apprécie la tentative ainsi que le parti pris très réaliste des dessins de Raffaele Lenco qui donnent vie, souvent de belle manière, à cette vision futuriste.
128 pages - 18 €
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