Le 3 juin 2022
Un téléfilm aux vertus didactiques et édifiantes. Mais les personnages n’ont qu’une valeur illustrative, le scénario n’est pas original et la mise en scène manque vraiment d’inspiration.
- Réalisateur : Nick Baker-Monteys
- Acteurs : Jürgen Prochnow, Petra Schmidt-Schaller, Tambet Tuisk
- Genre : Drame
- Nationalité : Allemand
- Distributeur : Arte
- Durée : 1h40min
- Date télé : 3 juin 2022 20:55
- Chaîne : Arte
- Titre original : Leanders letzte Reise
Résumé : A la fin de sa vie, un Allemand décide de retourner en Ukraine, où il s’est battu durant la Seconde Guerre mondiale. Son odyssée est fertile en révélations.
Critique : "Quelqu’un est mort ou quoi ?", s’exclame une jeune femme qui, réveillée par son téléphone portable, après avoir fait la fête, apprend le trépas de sa grand-mère et congédie son one shot ensommeillé. Le décès de la vieille dame devant la télévision ravive de vieux secrets de famille et engendre des dissensions entre ses membres, même s’il faut, pour les besoins du film et de ses intentions, que la petite-fille noue un lien fort avec son grand-père, Eduard, bien décidé à retourner en Ukraine "sur un coup de tête". C’est là-bas qu’il combattit dans la Wehrmacht, durant la Seconde Guerre mondiale.
Dès l’irruption de la bouillante Adèle dans le wagon sur le point de partir, on devine ce qui va se passer et prend d’abord la forme de conflits aux accents générationnels, avant de s’adoucir à travers une trajectoire logique, où le devoir de mémoire côtoie un questionnement difficile sur les sombres heures de l’Histoire (allemande et ukrainienne), qui infusent encore dans le présent des habitants slaves (surtout depuis les tensions engendrées par la guerre du Donbass). A mesure que le récit progresse, les vestiges du passé se recomposent façon puzzle, les confessions s’enchaînent comme autant d’explications, mêlant destins collectifs et parcours individuels, selon un scénario cousu de fil blanc (le protagoniste cherche une femme autrefois aimée, est soudain ému lorsqu’il revient sur les lieux d’une réminiscence tragique).
S’il s’agit d’un téléfilm aux vertus éminemment pédagogiques, qui prend la forme d’un road movie, la psychologie des personnages ne nous emballe pas, d’autant qu’on voit venir à cent kilomètres le destin d’Adèle, missionnée par sa mère, d’abord requise par les hommes du présent plutôt que ceux du passé, promise à un voyage initiatique qui lui en apprendra autant sur elle que sur son aïeul ("je peux savoir pourquoi nous sommes ce que nous sommes ?", se questionne-t-elle au cours d’une scène pathétique). Les rares péripéties du parcours ne sont que des étapes obligées dans une histoire où les personnages n’ont finalement qu’une valeur illustrative, cheminant vers une conclusion qui est la séquence inaugurale (une analepse mille fois vue ailleurs). Et la mise en scène, sans rythme, manque vraiment d’inspiration.
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kristana 13 février 2021
Sur les traces du passé - Nick Baker-Monteys - critique du téléfilm
J’ai bien aimé ce film, j’ai fait un voyage pareil en Ukraine pour un convoi humanitaire..... On vit dans ce pays des choses ordinaires extraordinaires, c’est comme si on remontait à la source, j’ai donc passé un beau moment tranquille à le regarder sur Arte ! Et puis ce film et son beau road movie nous rappelle que hier comme aujourd’hui la guerre ne fait que des dégâts entre les hommes.
Daniel 22 15 février 2021
Sur les traces du passé - Nick Baker-Monteys - critique du téléfilm
La critique de Jérémy Gallet est une honte !
S’est-il posé la question de savoir si cela pouvait être une histoire "vraie" ? Il y a bien des chances.
Il devrait simplement lire sur wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Cosaques_pendant_la_Seconde_Guerre_mondiale
4.2 Le massacre des Cosaques de Lienz
En revisionnant ce téléfilm admirable, il le verra sans doute de façon différente
Bien à vous
johanna20 19 février 2021
Sur les traces du passé - Nick Baker-Monteys - critique du téléfilm
Magnifique film
Riche en émotions où l’on apprend l’horreur de la guerre de n’importe quel côté où l’on se trouve.
C’est un voyage initiatique dans les profondeurs du passé.
Je pense qu’effectivement le critique M. Gallet n’a pas compris la profondeur du film. Pas besoin d’actions et de mélodrames surjoués pour arriver à nous faire vibrer et pleurer comme rarement j’ai pu pleuré. Ce film est d’une vraie finesse.
Et les acteurs sont incroyables !