Le 30 juin 2021
- Dessinateur : Jacques Ferrandez
- Genre : Historique, Chronique sociale
- Editeur : Casterman
- Date de sortie : 12 mai 2021
- Durée : T.2
Le tableau impressionnant de l’Algérie de Jacques Fernandez se poursuit, tout en rapprochant de plus en plus de notre époque.
Résumé : Entre 1962 et 2019, avec notamment les périodes du coup d’État de 1965 et la montée du Front Islamique du Salut entre 1988 et 1991, les histoires de plusieurs personnages qui vivent, évoluent ou se dissipent dans la grande Histoire de ce nouveau pays qu’est l’Algérie, se retrouvent et se croisent, enjambant la Méditerranée.
Après Les Carnets d’Orient, Jacques Ferrandez continue son nouveau cycle, avec une pause de douze années tout de même pour cette première partie des Suites algériennes. Si entretemps, l’auteur n’a pas chômé avec notamment des adaptations de Camus, le lecteur va retrouver avec plaisir ces portraits courts de personnages, tous tellement authentiques qu’ils paraissent vrais, qui voguent entre les années 60, 80, 90 et 2010, pour vivre leurs liens forts, découragés, désemparés avec cette nation nouvelle, avec cet enracinement profond à un sol, qui relie tant de personnes. L’auteur citait déjà Jim Harrison pour introduire le premier tome, l’Américain disant « Il n’y a pas de vérité, il n’y a que des histoires », et plus que n’importe quel autre auteur de bande dessinée, Jacques Ferrandez semble avoir pris ce credo à la lettre, évoquant des bribes de conversation avec un chauffeur de taxi ou un garçon de café pour étayer ses histoires, tout en se raccrochant aux évènements avérés.
L’expérience dicte le sens de ses histoires, davantage que l’Histoire elle-même. Que ce soit un journaliste avide de retranscrire les élans de la jeunesse ou un général, ancien maquisard, qui veut réformer l’armée et donc le pays, il y a du vrai, il y a de la fiction, mais la frontière entre les deux importe peu, tant tout ce qui est retranscrit respire l’ouverture et la culture, le rapprochement avec l’autre et le pardon.
Jacques Ferrandez / Casterman
Pas de grande révolution au niveau du dessin, où les ombres sur les visages et les fonds pâles sont toujours là, faisant reconnaître un trait qui sait faire mouche, plus pour peindre les toits d’une ville à l’aquarelle qu’une scène de violence. Jacques Ferrandez imprègne plus qu’il ne surprend, il enfonce le lecteur dans son histoire grâce à un style clair, lumineux et farouchement optimiste, même lorsque les souvenirs les plus noirs se mêlent aux lueurs d’espoir. Les personnages sont beaux, et même les lâches, les balafrés et les bourreaux ne parviennent pas à acquérir une aura ténébreuse, tant le dessin transpire d’humanité.
Jacques Ferrandez / Casterman
Fresque qui continue de s’allonger, fruit d’un travail titanesque de recherche et de terrain, l’œuvre de Jacques Ferrandez s’enrichit donc d’un nouveau tome, à saisir pour les nostalgiques, les amoureux ou tout simplement les curieux de ce lien entre France et Algérie.
144 pages - 16 €
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Galerie photos
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