Le 31 mars 2024
Si ce nouvel épisode ne renouvelle pas le genre, il faut admettre que ce Peter Parker en ado maladroit et le méchant, plus prestidigitateur que monstrueux, ne sont pas sans laisser un petit goût de plaisir.


- Réalisateur : Jon Watts
- Acteurs : Samuel L. Jackson, Marisa Tomei, Jon Favreau, J.K. Simmons, Zendaya , Tom Holland, Cobie Smulders, Jake Gyllenhall, Jacob Batalon
- Genre : Aventures, Action, Film de super-héros, Teen movie
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Sony Pictures Releasing France
- Durée : 2h10mn
- Date télé : 28 octobre 2024 23:55
- Chaîne : TMC
- Date de sortie : 3 juillet 2019
- Voir le dossier : La saga "Spider-Man"

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Résumé : L’araignée sympa du quartier décide de rejoindre ses meilleurs amis Ned, MJ, et le reste de la bande pour des vacances en Europe. Cependant, le projet de Peter de laisser son costume de super-héros derrière lui pendant quelques semaines est rapidement compromis quand il accepte à contrecoeur d’aider Nick Fury à découvrir le mystère de plusieurs attaques de créatures, qui ravagent le continent !
Critique : Peter Parker est un adolescent comme les autres, quand il ne devient pas Spider-Man. Il est amoureux d’une jeune fille de sa classe et le lui annoncer relève d’un exploit personnel, bien au-delà des opérations de rescousse que le brave Spider-Man doit assurer. Voilà peut-être le cœur de ce film d’aventure qui précipite notre jeune héros d’une capitale européenne à l’autre, avec sa classe partie en voyage scolaire. Le spectateur ne peut pas s’empêcher de grincer les dents d’effroi quand il voit les monuments prestigieux de Venise, Prague ou Londres exploser devant ses yeux. L’incendie de Notre-Dame de Paris n’apparaît alors que comme un épiphénomène, au regard des défigurations qui brutalisent nos vieilles capitales européennes. Métaphore du terrorisme ? En fait, et c’est vraiment l’intérêt majeur de ce film, le véritable ennemi n’est pas un corpuscule monstrueux sorti du Moyen-Orient, mais notre propre société qui, à coup d’intelligence artificielle, de jeux vidéo ou d’images de synthèse, recompose un monde nouveau où les plus jeunes d’entre nous pourraient se perdre.
- Copyright Sony Pictures
Car ce Mystério, autant père de substitution que dangereux manipulateur, est un illusionniste. L’ennemi qui va détruire la ville est un ensemble d’images de synthèse, projetées par des drones redoutables, commandés à distance par une équipe d’experts en tout genre, pas vraiment méchants, mais comme tout scientifique, totalement irresponsables quant aux conséquences de leurs expériences. Le point de vue est vraiment intéressant. On échappe enfin aux monstres binaires, sans cœur, et affamés de pouvoir. Spider-Man affronte finalement ses propres démons dont raffolent les adolescents qui s’égarent parfois dans une réalité médiatique ou numérique, pour laquelle ils accordent plus d’importance et de vérité qu’aux enseignements qu’ils reçoivent à l’école. En ce sens, le film, derrière ses blagues potaches et ses effets spéciaux à rallonge, engage une réflexion sur le réel, remis en cause aujourd’hui, du fait d’institutions en faillite et d’une annexion de la connaissance par Internet.
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Une fois que l’on a dit tout cela, Spider-Man : far from home ne brille pas par grande originalité. Le format de plus de deux heures est évidemment excessif. Et les images, certes d’Epinal, d’un New York traversé de tour en tour, manquent. Le réalisateur abuse presque des dialogues qui prennent parfois le pas sur l’aventure. Pour autant, on ne peut que se réjouir de la transformation de la tante de Parker en femme libérée, de cet adolescent tout autant paumé que touchant, et des couples inédits qui se créent pendant le film, à l’encontre des clichés convenus dont le cinéma raffole. Bref, voilà donc un film qui ne révolutionnera le genre, mais force est de constater que le plaisir demeure intact.
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