Spanglish - la critique

Des clichés à la pelle pour une histoire d’intégration décidément sans subtilité.

L’argument : Larguée par son mari et seule avec sa fille, Flor, une jeune Mexicaine, décide de quitter sa terre natale pour trouver une vie meilleure à Los Angeles. Ne parlant pas un mot d’anglais, elle trouve une place de gouvernante chez les Clarsky, une famille américaine aisée. Malgré la barrière linguistique, Flor trouve peu à peu sa place et tente de remettre un peu d’harmonie dans cette famille totalement névrosée.

Notre avis : Avec quarante millions de latinos vivant aux Etats-Unis, Hollywood ne peut plus ignorer la communauté hispanique et le marché qu’elle représente... S’attaquant aux délicates questions de l’intégration et de l’héritage culturel des immigrés par le biais de la comédie, Spanglish n’est malheureusement pas à la hauteur de nos espérances (pour peu que l’on en ait !). Le message du film (il faut savoir s’intégrer tout en conservant son identité) est noyé sous une masse de clichés : si la mère mexicaine, digne et travailleuse, veille méticuleusement à l’éducation de sa fille, son homologue américaine, elle, est totalement névrosée et ne pense qu’à mettre ses rejetons au régime. Et si le père (interprété sans étincelles par Adam Sandler) fait sa crise de la quarantaine, il n’égale pas, dans le même genre, le personnage de Kevin Spacey dans American beauty. Un peu d’ironie et d’humour noir n’auraient sans doute pas fait de mal à ce scénario qui ne prend aucun risque... De la part du réalisateur du sympathique Pour le meilleur et pour le pire, on pouvait s’attendre à plus de subtilité. Et bien que la talentueuse Paz Vega, qui joue ici dans son premier film américain, soit absolument délicieuse, allez plutôt la (re)voir dans le piquant Lucia y el sexo. Bref, rien de nouveau sous le soleil hollywoodien.