Sonora . T.2 . Lola Montez - La chronique BD

Jean-Pierre Pécau et Benoît Dellac peuvent savourer leur victoire, le western à la sauce blanquette de veau est un petit plat que l’on redemande. Ce tome deux, qui semble stagner comparé à l’action du précédent, n’en est que plus attractif. La tension y est à son paroxysme, entre des mineurs mécontents et abattus, des mercenaires à fleur de peau et une danseuse torride qui sait ce qu’elle veut, tout autour du héros semble incandescent, sur le point de s’embraser. Il ne manque qu’une étincelle, qui ne viendra finalement pas, et c’est tant mieux car la série ne devait absolument pas s’arrêter si vite. Prolonger le plaisir, voilà le maître mot de ce second tome, qui reprend les personnages, veut désormais les faire évoluer, et les projette finalement vers de nouveaux cieux, sans que ni la vengeance ne soit consommée, ni l’histoire passée totalement révélée, tout comme l’identité de celui que Max recherche. Il faudra attendre le troisième tome, voire, on l’espère, un quatrième.

© Delcourt

Du coup, retrouver les dessins pleins de sueurs sales, de bouilles mal rasées et de pistolets rouillés se révèle également être un plaisir, lui qui a su saisir un Far West pétri de corruption, où la mine a la poussière mais pas l’organisation, où le sable semble omniprésent, et les saloons craquant sous les bottes. Un décor soigné, des personnages qui changent, qui transpirent et soufflent bruyamment, juste grâce à un coup de crayon, l’effort graphique est conséquent et pénétrant. Sans oublier l’héroïne éponyme de ce tome, la belle Lola, qui a du charme, une sorte de Chihuahua Pearl renouvelée.

© Delcourt

Belle surprise, le premier tome avait conquis. Jolie pause, le second tome a ravi. Même si le récit évolue, il le fait à un rythme progressif bienvenu, et entraîne donc dans une chevauchée pleine de tensions, de frissons et donc de canassons de l’Ouest américain.