Le 25 mars 2016
Récompensée par le prix du Jury dans la catégorie « Un certain regard », cette fable atypique et lucide mais pas tout à fait aboutie parle de la fragilité et de l’intensité de l’amour interdit, sur fond de tensions ethniques.
- Réalisateur : Dalibor Matanic
- Acteurs : Tihana Lazovic , Goran Markovic , Nives Ivankovic
- Genre : Drame
- Nationalité : Slovène, Serbe, Croate
- Durée : 2h03mn
- Date de sortie : 30 mars 2016
- Festival : Festival de Cannes 2015
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Récompensée par le prix du Jury dans la catégorie « Un certain regard », cette fable atypique et lucide mais pas tout à fait aboutie parle de la fragilité et de l’intensité de l’amour interdit, sur fond de tensions ethniques.
L’argument : Deux villages voisins quelque part à la frontière entre la Croatie et la Serbie. Dans ce bel endroit, du déclenchement de la guerre en 1991 jusqu’au retour à la normalité, vingt ans plus tard, des jeunes gens, un garçon et une fille, vivent une histoire d’amour intense profondément marquée par les événements et leur propre appartenance ethnique. Ils témoignent de la difficulté d’aimer dans un monde marqué par la haine.
(C) Bac Films
Notre avis : 1991, les affrontements entre Serbes et Croates sont nombreux et de plus en plus violents. La guerre va bientôt déchirer ce qui est encore la Yougoslavie en deux états opposés. 2001, la guerre est finie. Les vestiges prouvent la violence des combats. Les cicatrices sont encore trop fraîches pour se refermer si facilement. 2011, la vie a repris son cours mais le mal et la suspicion n’ont pas tout à fait disparu. Trois décennies, trois histoires différentes, deux nations, deux acteurs identiques pour donner corps aux différents couples de chaque histoire. Un seul but : démontrer que face à la haine et au nationalisme extrême, l’amour gagnera toujours.
Si le procédé est louable, on peut regretter l’inégalité de chacune des intrigues. La première met en scène un couple d’amoureux, lui est croate, elle est serbe. Ils sont très jeunes et insouciants. Malgré les rumeurs d’une guerre annoncée, ils veulent continuer à croire à leur histoire d’amour. Sur fond de décor idyllique, leur romance est si puissamment contée que leur enthousiasme est contagieux. Mais notre fougue est stoppée net avec l’arrivée de l’histoire suivante, qui se concentrant essentiellement sur la contemplation des biens détruits et des traumatismes humains laissés par la guerre, pose un regard trop distancié pour nous émouvoir vraiment. Avec une infinie prudence, la troisième partie ouvre une porte vers l’espoir d’une vie apaisée.
(C) Bac Films
Au-delà du cadre du conflit des Balkans des années 90, le cinéaste a à cœur de nous sensibiliser à toutes les formes de haine et à leurs conséquences dévastatrices dans le cœur des hommes. A travers le prisme de ces trois romances, il souhaite donner une idée de l’atmosphère et de l’évolution des tensions néfastes. Opposant la beauté immuable d’une nature luxuriante aux actions humaines empreintes de peurs et de confusions, il décortique avec finesse l’influence de ces événements tragiques dans la vie des habitants de ces régions.
Si les deux jeunes comédiens interprètent avec un talent indéniable les multiples personnages (il en est de même pour les seconds rôles), le recours à ce qui s’apparenter à une succession de courts-métrages bien distincts, les privent d’une partie de leur substance. Vouloir confronter l’intolérable à l’acceptation, la peur et la haine à l’espoir, au pardon et à l’amour est un objectif que l’on ne peut que saluer. Mais l’enjeu est sans doute tellement vaste qu’il ne peut être résumé en un seul long-métrage, si talentueux soit-il.
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