Le 1er août 2018
Un premier film inégal qui jette une lumière crue sur le monde ignoré des trottoirs de Belleville..
- Réalisateur : Show-Chun Lee
- Acteurs : Anthony Pho, Martial Wang, Carole Lo
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Distributeur : Zootrope Films
- Durée : 1h15mn
- Box-office : 3.705 entrées France / 2.215 entrées P.P.
- Date de sortie : 30 décembre 2015
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L’argument : Mr Zhou se retrouve sur un trottoir de Belleville. Il est « tombé du ciel » pour chercher Gine, sa femme disparue. Alors qu’il accepte un travail mal rémunéré, il rencontre Liwei, un jeune homme arrivé clandestinement de Croatie avec son petit frère, quelques mois auparavant. Ensemble, ils partent à la recherche de Gine, et sont aidés par Anna, une prostituée...
Notre avis : En suivant le destin de quelques Chinois qui se croisent et se séparent, la réalisatrice Show-Chun Lee, dont c’est le premier film, explore un monde peu montré, celui d’une diaspora relativement secrète. C’est presque de manière théorique que chacun a sa quête : retrouver sa femme ou épouser un Français, par exemple. Mais le film parle surtout, sans pathos, de la douleur d’être clandestin : survivre plutôt que vivre, que ce soit par la prostitution, les ateliers clandestins ou les travaux sous-payés, c’est aussi ne compter sur personne, que sur l’argent, comme le dit un personnage secondaire. Même mariée, l’ex-prostituée doit encore en demander à son époux, fade et banal.
- © Zootrope Films / Aurélie Chen
Si l’on sait gré à la cinéaste de refuser le lacrymal, elle n’évite pas une certaine naïveté, notamment dans les passages oniriques, filmés au ralenti ou avec des surimpressions maladroites. On comprend bien l’intention : ne pas en rester au réalisme le plus prosaïque, tenter une échappée dans un univers qui rende le quotidien supportable ; mais, autant le déambulations parisiennes conservent une certaine fraîcheur, qui tient aussi à la longueur des plans, autant les apparitions de la femme décédée frisent le ridicule et ruinent la possibilité d’émotion.
En revanche, forte de ses connaissances, la cinéaste excelle à décrire sans insister les appartements surpeuplés ou les ateliers de confection en sous-sol. De même certaines péripéties annexes, comme l’abandon d’un ouvrier blessé, disent bien la dureté d’un quotidien où la solidarité est exceptionnelle et la violence potentielle toujours présente. C’est ce réalisme froid qui séduit, à travers des destins parallèles dont deux mariages d’intérêt, et qui fait le prix d’un film un peu trop sage.
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