Le 23 février 2020
Une plongée dans le monde fascinant du noble art. Un très bel hommage à la boxe.
- Auteur : Élie Robert-Nicoud
- Collection : La Bleue
- Editeur : Stock
- Genre : Roman
- Nationalité : France
- Titre original : Scènes de boxe
- Date de sortie : 26 avril 2017
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Résumé : La boxe n’est pas un sport. Elle est une identité faite de douleur, de lumière, de rédemption, de pauvreté, de gloire, de défaites. Elle est un genre au même titre que les films noirs ou le jazz. Elle a ses codes et ses destins cabossés, celui de Max Baer, hanté par les deux hommes qu’il a tués sur le ring, Barney Ross, orphelin comme Mike Tyson, Jimmy Braddock, docker devenu champion du monde, sans oublier quelques figures tutélaires, Jack Johnson, Floyd Mayweather ou Joe Frazier. Ils sont tous là, dans ces Scènes de boxe, perpétuant la légende sans cesse recommencée.
Notre avis : Le noble art est par excellent un concentré de la vie où s’entremêlent la joie, la lumière, les victoires, la douleur, les défaites, la mort.
C’est ce que s’attache à retranscrire Elie Robert Nicoud dans son ouvrage.
Ce fils de boxeur, qui gravite dans ce monde à travers son enseignement, nous plonge au cœur de ce milieu, décrivant la destinée de ces pugilistes qui ont fait et qui font la légende de ce sport, de Victor McLaglen aux abords de la Première Guerre mondiale, devenu acteur dans les années 20 et oscarisé en 1936, à Manny Pacquiao, autour des années 2010. Ces destins sont souvent tourmentés comme celui de Max Bear, hanté toute sa vie par les deux hommes qu’il a tués sur le ring, ou encore Henry Moyer donnant à manger à ses deux boxeurs de fils, dont les coups ont eu raison de leurs cerveaux.
L’auteur décrit ce rapport troublant de l’athlète face à son art, la discipline dans l’entraînement, tous ces sacrifices pour un sport qui l’attire autant qu’il le hait, conscient de la finalité du combat, de ce déchaînement de violence qui le fera ressortir de l’arène comme un astre après une pluie de météores.
Ces héros tragiques nous touchent. Ce sont souvent des écorchés, qui rentrent en boxe soit par filiation - des dynasties comme celles des Meyweather, Moyer ou De La Hoya -, soit parce que la vie les a entraînés sur un chemin chaotique.
Elie Robert Nicoud connaît ce monde. Son père lui a interdit de pratiquer la boxe, mais il lui a transmis sa passion. L’auteur sait décrire la rudesse des combats, avec un certain nombre de détails, notamment l’ambiance de la salle d’entraînement, au point que l’on s’immerge dans ce monde fascinant. Quel délice de replonger dans le combat entre Jake La Motta contre Sugar Ray Robinson ! On pense à ce dernier round, ce 14 février 1951, un événement évoqué comme le « massacre de la Saint Valentin » par les journalistes présents, où La Motta à bout de souffle refuse de rendre les armes et reçoit cinquante-six coups sans en donner un seul, moment de grâce où l’athlète défie l’univers et dépasse l’indicible. A côté des grandes figures incontournables comme Mohammed Ali, Joe Frazier, Mike Tyson ou Ann Wolf, première héroïne d’un sport resté trop longtemps l’apanage de la masculinité, pour ne citer qu’eux, on trouve les destins de boxeurs dont les noms s’évanouissent dans le temps et qui, pourtant, participent à la légende de cette discipline.
A celui ou celle qui considère que la boxe n’est qu’un sport de brutes, on lui mettra ce livre entre les mains, afin de reconsidérer sa vision et mesurer la grandeur de cet art, la complexité de ces hommes et femmes qui se révèlent en miroirs de notre propre humanité.
Elie Robert-Nicoud - Scènes de boxe
Stock, collection La Bleue
224 pages
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