Dur travail
Le 25 juin 2009
Les injustices du monde du travail avec des arguments qui auraient pu toucher juste dans un documentaire, mais restent inopérants dans cette fiction militante et fade.


- Réalisateur : Fabienne Godet
- Acteurs : Olivier Gourmet, Dominique Blanc, Marion Cotillard, Julie Depardieu, Jean-Michel Portal, Maxime Leroux, Martine Chevallier, Mado Maurin, Jean-Marie Winling, Pascal Elso, Monique Martial
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Distributeur : Haut et Court
- Durée : 1h30mn
- Date de sortie : 15 février 2006

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Résumé : François travaille dur mais, par peur de se retrouver sans travail, accepte son lot sans rechigner. Ce n’est pas le cas de Simon qui s’oppose à la direction. Licencié, ce dernier se suicide. Mais quels sont les dessous de l’affaire ? François, dorénavant, ne pourra plus continuer à courber l’échine. Avec l’aide d’une journaliste, il cherchera à découvrir le fin mot de l’histoire.
Critique : Voici encore une occasion de vérifier, s’il en était besoin, que les bons sentiments ne font pas plus le bon cinéma que la bonne littérature. Si le cheval de bataille de Fabienne Godet est honorable, il aurait nécessité d’être traité cinématographiquement et non seulement d’un point de vue militant. Or, il semble bien que ce soit ici l’inverse : si le canevas général aurait pu donner lieu à une histoire à tiroirs intéressante et originale, Fabienne Godet a choisi de la traiter exclusivement du point de vue classique du faible harcelé par le fort (soit le salaud bien entendu). Les figures deviennent donc très rapidement caricaturales et les acteurs qui les incarnent ont bien du mal à leur donner quelque relief. Seule Dominique Blanc parvient, comme toujours, à tirer à peu près son épingle du jeu.
Non seulement le film ressort alors très limité du point de vue narratif mais en outre, on peut craindre qu’il en vienne à manquer sa cible par défaut de nuance : à vouloir faire entrer un message de force dans la tête des spectateurs, ne risque-t-il pas tout bonnement d’être rejeté par celui-ci ? Entre documentaire et fiction, Sauf le respect que je vous dois ne parvient pas à trouver sa place ni par conséquent à être plausible. Le machiavélisme d’un patron de pacotille, dévoilé en bloc et remis sur le tapis par la découverte d’une manœuvre écœurante contre l’un de ses salariés, de même que l’indifférence programmée des collègues de travail, sont trop exubérantes pour parvenir à émouvoir. Serait-ce la faute à la réalité, si "difforme" elle-même qu’on n’y croit pas ? C’est possible mais, en l’occurrence, et puisqu’il s’agit bien d’une fiction, on peut regretter qu’efficacité scénaristique et crédibilité ne soient pas au rendez-vous.