Le 8 avril 2013

- Acteur : Sara Montiel
- Voir le dossier : Nécrologie
L’actrice et chanteuse Sara Montiel nous a quittés à l’âge de 85 ans. Star du cinéma espagnol des années 40 et 50, elle avait également réussi une brève carrière hollywoodienne.
Bien avant Penélope Cruz, Sara Montiel, connue aussi sous le prénom de Sarita, était l’actrice espagnole la plus célèbre, dans son pays mais aussi à Hollywood, où elle fit une carrière honorable, croisant la destinée de réalisateurs prestigieux comme Robert Aldrich ou Samuel Fuller tout en développant une image de sex-symbol.
Dès l’âge de 13 ans, cette fille de pauvres paysans de la Mancha participe à un concours de comédie et de chant et y gagne le premier prix. Cela lui vaut d’être repérée par des professionnels du cinéma et elle débute à l’écran en 1944. Elle se partage ensuite entre l’Espagne et le Mexique, jouant dans des mélodrames populaires et des comédies où son charme sensuel et son jeu lui assurent de jolis succès. Elle n’est dirigée ni par Buñuel, ni même Berlanga, mais son talent la met à son avantage dans d’honorables productions comme Le bagne des filles perdues (M. Delgado, 1951). Hollywood, attiré par les beautés exotiques, lui ouvre les portes de la notoriété internationale et lui offre ses meilleurs rôles : elle interprète Nina dans Vera Cruz (R. Aldrich, 1954) et Yellow Moccasin dans Le jugement des flèches (S. Fuller, 1957). Ces deux westerns marquent l’apogée de sa carrière cinématographique. Sara Montiel refuse ensuite le rôle de Sophia Loren dans Le Cid, que lui avait proposé le réalisateur (et par ailleurs son ex-mari) Anthony Mann. Elle met alors au point un système efficace, dont elle ne veut pas se démarquer : un film musical accompagné d’un disque chaque année, jusqu’au début des années 70. Ses tentatives de collaborer avec des auteurs ambitieux comme Mario Camus ou Juan Antonio Bardem ne sont pas concluantes et elle espace ses apparitions à l’écran, devenant une icône dévêtue ou habillée de strass et de paillettes dans des spectacles au kitsch assumé. La Movida ne l’oublie pas et apprécie les prises de positions progressistes de cette diva excentrique. Pedro Almodovar lui vouait une grande admiration, bien que ne l’ayant jamais fait tourner.