Le 13 juillet 2017
Pinchel signe un western sans génie mais solide et honnête, porté par le minéral Randolph Scott.
- Réalisateur : Irving Pichel
- Acteurs : Randolph Scott, Janis Carter, Warner Anderson, Jerome Courtland, Peter Thompson, John Archer
- Genre : Western
- Editeur vidéo : Sidonis Calysta
- Durée : 1h27mn
- Date de sortie : 10 octobre 1952
L'a vu
Veut le voir
– Sortie DVD : le 18 juillet 2017
Résumé : A la fin de la Guerre Civile, quatre frères se dirigent à l’ouest. Britt Canfield, l’un d’entre eux accepte un travail sur le chemin de fer de Santa Fe tandis que les trois autres animés par la haine des Nordistes font tout pour empêcher la construction de la voie ferrée.
Notre avis : Irving Pichel est surtout connu pour son premier film, co-réalisé avec Schoedsack, le fameux Les chasses du comte Zaroff ; la suite de sa carrière est plus erratique et nous est mal connue. Santa Fe, nommé aussi La bagarre de Santa Fe et situé vers la fin de celle-ci (il ne tournera plus que deux fois), reprend les ingrédients d’un western classique autour de la figure centrale, un pur incarné par Randolph Scott et, comme le dit Patrick Brion, on a toujours plaisir à revoir Randolph Scott. Homme de toutes les situations, il incarne le héros américain incorruptible et juste : il sait comment se débarrasser d’un harangueur (avec une brouette !) ou convertir des indiens au chemin de fer. On aime cette naïveté exquise, qui s’amoindrira dès la décennie suivante, avec l’apparition des contestations et des failles. Ici, même si le ressort dramatique est l’opposition encore vive entre Nord et Sud, on reste dans un manichéisme de bon aloi, signe d’un classicisme triomphant.
On ne s’ennuie jamais à la vision de Santa Fe : les péripéties s’enchaînent, des gags discrets (le serveur deux fois jeté par dessus le comptoir et qui finit par s’y jeter tout seul), des personnages pittoresques (les conducteurs), tout cela, sans être original, est solide. Mais ce qui séduit le plus, c’est le sens du rythme : dès la première séquence, les enjeux sont posés dans une action rapide, sèche et d’une redoutable efficacité. Les autres bagarres qui émaillent le film retrouvent ces qualités, et en particulier un dernier affrontement tendu, et même dans les épisodes plus faibles (les discours, la conquête amoureuse), Pichel introduit des détails qui attirent l’œil et relancent l’intérêt, comme un personnage dans la profondeur de champ.
Certes, les caractères manquent de densité et la mise en scène dépasse rarement la sobre limpidité (ce qui n’est déjà pas mal), mais Santa Fe témoigne d’un indéniable savoir-faire, sans fioritures, et tout entier dédié à la narration. Cette simplicité qui n’exclut pas la flamboyance exceptionnelle, comme dans l’incendie du casino ambulant, empêche le film de vieillir et en conserve l’attrait. Répétons-le, le spectacle est constamment plaisant, souvent habile et parfois inventif ; on s’amusera par exemple du « bal jusqu’à épuisement ». Les quelques faiblesses scénaristiques (François Guérif a raison d’en souligner les coïncidences forcées) n’empêcheront pas les amateurs du genre de se délecter devant ce western honnête et sincère, suffisamment trépidant, voire bondissant, éclairé par la figure tutélaire de Lincoln cité au début. Ce dernier permet l’introduction morale à une œuvre généreuse, toujours à hauteur d’homme : du propriétaire de la route qui raconte son histoire au patron de la compagnie concurrente, les personnages sont pétris d’une humanité chaleureuse qui fait du bien.
Les suppléments :
Après une mise en perspective historique, François Guérif distribue bons et mauvais points au film, les premiers l’emportant (6mn) ; de son côté, l’inaltérable Patrick Brion commente rapidement les westerns de 1951 avant de s’attacher au réalisateur et à deux acteurs (6mn). Dans les deux cas, les références et les précisions abondent, avec peu de redites. La galerie photos complète ces bonus.
L’image :
Un technicolor presque immaculé, avec un grain parfois légèrement trop épais, mais de menus défauts n’entachent pas une belle restauration.
Le son :
Les deux pistes 2.0 sont sans parasites et restituent fidèlement le son d’époque, avec ses limites. Comme souvent, la VF , bien que très claire, a assez mal vieilli.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.