San Andreas : film catastrophe jusqu’au bout ?

Le retour du disaster movie, avec images de synthèse floues, est-il une bonne chose ? Warner, le distributeur français, a semble-t-il voulu épargner la presse française. On fait le point.

L’argument : Lorsque la tristement célèbre Faille de San Andreas finit par s’ouvre et provoque un séisme de magnitude 9-plus en Californie, un pilote d’hélicoptère de secours en montagne (Dwayne Johnson) et la femme (Carla Gugino) dont il s’est séparé quittent Los Angeles pour San Francisco dans l’espoir de sauver leur fille unique. Alors qu’ils s’engagent dans ce dangereux périple vers le nord de l’État, pensant que le pire est bientôt derrière eux, ils ne tardent pas à comprendre que la réalité est bien plus effroyable encore…

Notes : Combien a coûté San Andreas, dernière production catastrophe hollywoodienne avec images de synthèse de villes ravagées par la nature ? 70M$, 100M$,150M$ ? Nul ne le sait vraiment sur la toile et les doutes s’installent de plus en plus concernant le potentiel commercial du film de Brad Peyton (Comme chiens et chats - La Revanche de Kitty Galore). D’ailleurs, cette production Warner sort en France sans même avoir été montrée à la presse, corroborant les craintes que les premières bandes-annonces suscitaient en dévoilant des images de synthèse floues, dans la lignée d’un genre affligeant (Le Pic de Dante, Volcano, Godzilla et tous les Roland Emmerich comme Le Jour d’Après et 2012).
Le marketing vend un pitch simple : action et héroïsme familial façon Godzilla (2014), où il est question de multiplier la casse de bâtisses, à l’échelle de villes gigantesques, sans se soucier de la vie humaine, réduite à de la figuration ou à l’effusion de beaux sentiments.
Dwayne Johnson, qui retrouve donc Brad Peyton après Voyage au centre de la Terre 2, incarne un pilote d’hélicoptère de L.A., chez les pompiers locaux (sic), qui, alors que la ville a été annihilée, décide d’accomplir l’impossible, retrouver et secourir sa femme, dont il est séparé, et sa fille. Un point de départ qui paraît on ne peut plus invraisemblable quand on voit une bande-annonce qui rend la survie humaine improbable à la catastrophe (un tremblement de terre, doublé d’un raz-de-marée dévastant la Californie), encore plus lorsque la famille à recomposer est disséminée à l’opposée de la ville en décombres.
La campagne d’affichage ne vend pas, elle aussi, le produit avec efficacité. Dans le métro parisien, des kakemonos révélant toujours la même imprécision en matière d’effets spéciaux, génère une indifférence totale face à une probable boursouflure pour ados qui n’étaient pas nés lorsque sévissait le revival du disaster movie, dans la 2e moitié des années 90.
San Andreas, blockbuster avec The Rock, sera à l’affiche de plus de 400 cinémas français à partir du 27 mai quand les USA programmeront cette catastrophe annoncée le 29 mai prochain.

(C) Warner Bros