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Le 20 septembre 2006
Récit croisé autour d’un flic et d’un cambrioleur, rattrapés soudain par leur passé. Quand l’un regrette sa médiocrité, l’autre pleure un amour perdu.
Récit croisé autour d’un flic et d’un cambrioleur, rattrapés soudain par leur passé. Quand l’un regrette sa médiocrité, l’autre pleure un amour perdu.
Troisième roman de Chad Taylor à être traduit en français, Salle d’embarquement s’apparente à un mélange habile de trame policière et de récit psychologique. L’écrivain néo-zélandais nous avait d’ailleurs habitués à pareille finesse dans ses deux ouvrages précédents, oscillant toujours entre des personnages extrêmement fouillés, autour desquels l’ambiance prend corps, et l’histoire proprement dite. Cette fois, c’est autour de deux hommes, que les épreuves et la douleur ont peu à peu métamorphosé en fantômes, que Chad Taylor bâtit son texte.
Il rapproche Harry Bishop, un flic au bout du rouleau, ravagé par l’alcool, démoli par les échecs, sans espoir ni chance, à Mark Chamberlain, un cambrioleur sans grande ambition, qui vit grâce à la revente de ses petits larcins. Jusqu’au jour où il pénètre dans un appartement et se retrouve dans la chambre de Caroline, une ancienne camarade de lycée, disparue vingt ans plus tôt. Une photo de sa classe le replonge dans ce passé lointain et ravive ses souvenirs. Bishop est le flic qui avait enquêté, en vain. Alors, des rumeurs avaient couru, affirmant que Caroline se trouvait parmi les passagers d’un avion qui s’était écrasé vingt ans plus tôt...
Plus encore que le portrait de deux hommes assommés par leur destin et leur solitude, Taylor dresse deux portraits justes et rugueux. Chamberlain et Bishop instaurent par leur charisme des ambiances prenantes et superbement mises en scène. A titre d’exemple, la première rencontre entre ces deux hommes perdus et sans repères, dans un bar paumé sur les quais déserts d’Auckland, constitue un moment de lecture très fort. Jusqu’au bout, Taylor mène ses personnages avec talent, offrant un dénouement complètement inattendu et d’une touchante originalité. On espère que Chad Taylor n’a pas fini de faire parler de lui.
Chad Taylor, Salle d’embarquement (Departure lounge, traduit de l’anglais par Isabelle Chapman), éd. Christian Bourgois, 2006, 242 pages, 24 €
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