Sélection officielle au Festival de Deauville 2023
Le 20 septembre 2023
Une jeune femme vit seule avec son père aussi sombre que mutique. Un premier long métrage extrêmement maîtrisé, qui rappelle, sans le copier, l’univers des films de Robert Bresson ou Ingmar Bergman.


- Réalisateur : Marian Mathias
- Acteurs : Gene Jones, Denis Houle, Hannah Schiller , Jonathan Eisley
- Genre : Drame, Thriller, Teen movie, Inédit (salle, vidéo)
- Nationalité : Américain, Français, Allemand
- Durée : 1h16mn
- Plus d'informations : Le site du Festival
- Festival : Festival de Deauville 2023

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Résumé : Missouri : Au petit matin, dans une grande maison délabrée, un homme (Jonathan Eisley) marmonne et fouille dans plusieurs pièces à la recherche d’une paire de chaussures. Ce petit remue-ménage réveille sa fille de dix-huit ans, Haas (Hannah Schiller).
Critique : Le père et la fille vont ensuite sortir de la maison plantée dans les grands espaces du Midwest, pour se rendre à l’office religieux. À la fin de la cérémonie, le père va interpeller un homme visiblement gêné, qui va prétexter un repas de famille pour s’éclipser. Le père va alors se rendre au pub voisin où il passera la journée à boire. Pendant ce temps, Hass, légèrement claudicante, va regagner la maison pour y faire du grand ménage.
Le récit contemplatif et lent, découpé en longs plans-séquences, laisse le spectateur découvrir par lui-même l’histoire de Hass, chaque séquence lui donnant un nouvel indice. On y trouve un style épuré aux dialogues réduits au minimum proche de celui de Robert Bresson, et un environnement austère rappelant le cinéma d’Ingmar Bergman (grands espaces battus par le vent, la place de la religion...). Cette ambiance sèche et distanciée fascine néanmoins par ses plans à priori statiques, mais qui dévoilent une multitudes de détails.
- Copyright Killjoy Films/Easy Riders Films/Pigasus Pictures/ Man Alive
Le déplacement de Hass vers l’Illinois ne changera pas particulièrement le décor, avec ses grandes plaines sous la pluie où les maisons sont très espacées les unes des autres. Mais ce sera l’occasion pour elle de rencontrer un jeune homme (Darren Houle), taiseux comme elle, qui va lui apprendre à faire de la bicyclette.
La fin ouverte laisse entrevoir pour la jeune femme un bel espoir inattendu dans cette histoire aussi sombre que fascinante.
Outre les superbes images souvent fixes qui parcourent le film comme autant de tableaux, il faut évoquer la qualité du son, qui souligne efficacement le moindre bruit, le tout rehaussé par une musique originale totalement appropriée.
Runner est le premier long métrage de Marian Mathias, une jeune réalisatrice de trente-cinq ans. À suivre donc !