Rio Siege - la critique + le test blu-ray

Rio Siege cherche à nous plonger dans l’enfer des favelas, mais c’est un peu le carnaval à la grimace...

L’argument : 2010, Rio de Janeiro. Complexo do Alemão, l’un des bidonvilles les plus dangereux d’Amérique du Sud. A l’intérieur, seule règne la violence… En mission d’infiltration, 5 policiers sont démasqués et se retrouvent piégés. Ils ont 48 heures pour s’échapper.

© Wild Bunch

Notre avis : C’est dans son pays d’origine que le cinéaste brésilien José Eduardo Belmonte fait ses classes. On compte déjà cinq films de notoriété locale, sortis entre 2005 et 2012, à mettre à son actif. Avec Rio Siege, sa sixième livraison, il s’exerce à une immersion au cœur du Complexo do Alemão, considéré comme l’une des favelas les plus dangereuses du pays. Alors que le sujet à consonance sociale laisse poindre un amalgame avec des œuvres cariocas puissantes telles que La Cité de Dieu, La Cité des Hommes et Troupe d’élite, l’allusion sera pourtant balayeé d’un revers de la main tant cet essai n’émet pas à la même portée et échoue à peu près dans tout ce qu’il entreprend.
A priori vendu comme un actioner mettant les rues de Rio à feu et à sang, le film n’en a pas la carrure. On dégage en tout et pour tout seulement dix petites minutes en fin de métrage où les armes quittent leurs étuis en crachant quelques douilles pour lorgner vers le western contemporain. Si à la limite un récit excitant compensait le manque d’animation, on fermerait les yeux, sauf qu’ici, la qualité d’écriture manque à l’appel.

© Wild Bunch

Pour résumer l’intrigue en quelques mots : à 48 heures d’un assaut de grande envergure sur la favela mené par les forces de police, cinq flics infiltrés en plein cœur des quartiers chauds sont démasqués par un malheureux concours de circonstances. L’information arrive jusqu’aux oreilles du caïd des lieux, met le feu aux poudres, et les voilà avec tout un gang sur les talons. Le récit se fige alors dans la pizzeria qui leur sert de planque. C’est un avenir tragique et inscrit en point de suspension qui se dresse devant eux.
Malheureusement, voir interagir entre quatre murs des personnages mal dirigés et tous plus fades les uns que les autres vient rapidement user notre patience. L’ennuie guette sans cesse et ce n’est pas la mise en scène poussive qui viendra relever le niveau (quel défilé de cadrages ingrats...). On parcourt le film avec le sentiment que le réalisateur fait tout pour rester le plus implicite possible avec pourtant un terrain de jeu cinégénique exceptionnel à sa disposition, ce qui rend cette fiction basée sur des faits réels sacrément frustrante. En conclusion, José Eduardo Belmonte nous filme un pays dégradé, en proie à la violence des gangs organisés avec distance et multiplie les points de vue sans provoquer la moindre effervescence. On est loin du choc attendu.

LE TEST BLU-RAY :
Une édition Blu-ray dotée d’une image de grande précision et d’un son qui défouraille.

Les suppléments :

L’éditeur nous propose seulement un making-of très court décliné sous forme de trois featurettes :
– Le casting (3min18)
– L’image du film (2min56)
– La production (3min01)

L’image :

Le piqué de haute précision rend parfaitement honneur au directeur de la photographie Alexandre Ramos. Les couleurs ressortent avec un éclat saisissant. Les noirs toujours lisibles jouissent d’une très agréable stabilité. Un sans faute. Il faut dire qu’avec Wild Side on est rarement déçu à ce niveau. L’éditeur est un grand habitué des copies HD classieuses.

Le son :

Les pistes DTS Master Audio 5.1 française et brésilienne défouraillent sévères. Toujours dynamiques et parfaitement répartis sur les canaux, elles proposent une pléiade d’effets d’excellente qualité. Les fusillades en dernière bobine instaurent de la puissance dans les enceintes. On vous conseille de suivre le film en VO pour une meilleure immersion si d’aventure vous vous sentez attirés par ce DTV car le doublage VF se montre un peu faiblard.

© Wild Bunch