Le 30 novembre 2022
À Londres, un homme, asocial et rêveur, revient chez sa mère après plusieurs années passées sur la route. Trop littéraire et bavard, ce premier film du dramaturge Clifford Odets comporte néanmoins quelques scènes réussies. Cary Grant y est étonnamment à contre-emploi.
- Réalisateur : Clifford Odets
- Acteurs : Cary Grant, Jane Wyatt, Dan Duryea, Barry Fitzgerald, George Coulouris, Ethel Barrymore, June Duprez
- Genre : Drame, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h57mn
- Titre original : None But the Lonely Heart
- Date de sortie : 30 octobre 1946
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– Année de production : 1944
Résumé : Londres, fin des années 1930. Ernie Mott (Cary Grant), flanqué de son chien, revient en ville sans un sou après plusieurs mois passés à traîner ici et là. Incorrigible paresseux, il revient chez sa mère (Ethel Barrymore) dans le quartier de Whitechapel où, malgré les reproches, il sait qu’il trouvera le gîte et le couvert.
Critique : L’Américain Clifford Odets, principalement connu pour ses pièces de théâtre, participa aussi à plusieurs scénarios, dont le plus célèbre est Les enchaînés ("Notorious" 1946) d’Alfred Hitchcock. Il s’essaya par deux fois à la réalisation : avec celui-ci puis plus tard en 1959 avec Du sang en première page (The Story of the Page One), avec Rita Hayworth.
Dans un Londres nocturne et brumeux reconstitué en studio, on va suivre les déambulations de cet oisif révolté, prétendant avoir une réelle philosophie de vie, mais pourtant pas gêné de revenir vivre chez sa mère qui peine à joindre les deux bouts dans une boutique de brocante plutôt miteuse.
Même si Aggie, sa gentille voisine, une sage musicienne (Jane Wyatt) est amoureuse de lui, il préférera se tourner vers la fascinante Ada (June Duprez) qui travaille dans une boîte louche et a été mariée avec Jim Mordinoy (George Coulouris), son patron, gangster notoire. Les ennuis vont alors s’enchaîner quand il apprendra aussi par une tierce personne la grave maladie de sa mère.
La dimension littéraire de cette première œuvre alourdit considérablement le récit. On peut le regretter au vu de cette histoire disposant d’un solide potentiel. Le récit va ainsi alterner des scènes très réussies de par leur réalisme et d’autres, relevant du mélodrame pontifiant et moralisateur. Le nouvel ami Ernie (Barry Fitzgerald), curieux personnage, y représente un peu lourdement la mauvaise conscience.
Ce film dramatique déconcerta le public qui le bouda, d’autant plus que Cary Grant y interprète un personnage inhabituel pour lui : un perdant pas toujours sympathique.
Cet insuccès n’empêcha pas Ethel Barrymore de décrocher pour cette composition de mater dolorosa, l’Oscar 1945 de la meilleure actrice dans un second rôle.
- © RKO Pictures
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