Le 29 novembre 2022
Un documentaire hallucinant de violence qui dénonce un état de la situation épidémiologique dramatique du SIDA dans les pays émergents ou des grandes puissances. Un film plus que nécessaire aujourd’hui.
- Réalisateur : Frédéric Chaudier
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Distributeur : JHR Films
- Durée : 1h52mn
- Date de sortie : 30 novembre 2022
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Résumé : Qu’évoque le SIDA aujourd’hui ? Les nouvelles pandémies nous rappellent à quel point le SIDA a été un tournant. "Révolution SIDA" pose un regard sans concession sur ce que cette maladie a provoqué et inflige encore, de l’Afrique du Sud à la Chine, de la Russie à la Thaïlande. Des artistes, des responsables politiques, des chercheurs et des témoins décrivent cette révolution sanitaire que l’on croit à tort passée. En dépit des évolutions exceptionnelles de la science et de la médecine, ils dressent un constat glaçant des dysfonctionnements politiques et sociaux engendrés par la maladie : les injustices quant à l’accès aux soins, les discriminations à l’égard des minorités et surtout l’absence de réelle volonté politique qui participent tragiquement à la progression du virus.
Critique Le réalisateur prévient. Le tournage et le montage du film ont eu lieu de 2016 à 2019, juste au moment où surgissait dans le monde une nouvelle épidémie, la COVID-19. On pourrait penser hâtivement que la question du SIDA avec les traitements actuels est d’un autre temps. Or, justement, le documentaire annonce dès le début une épidémie qui touche près de 43 millions de personnes sur la planète, et dont environ la moitié n’accède pas aux traitements, pourtant éprouvés depuis longtemps par la communauté médicale.
- Copyright JHR Films
Révolution SIDA est un film choc. incisif. Frédéric Chaudier promène sa caméra à travers le monde, et particulièrement les grandes puissances dites émergentes comme la Chine, la Thaïlande, la Russie et l’Afrique du Sud. Le constat est différent d’un pays à l’autre mais tout autant tragique. En Chine, par exemple, la vente de sang et de plasma par des paysans a eu pour effet la contagion massive de très nombreux transfusés sanguins, dans l’indifférence d’un État communiste qui ne pense qu’à maintenir son pouvoir auprès des classes moyennes. À l’instar de ceux en Russie, les homosexuels sont bannis, ainsi que les toxicomanes, et les politiques de réduction des risques sont inexistantes. Frédéric Chaudier rappelle combien le SIDA est d’abord une maladie de la discrimination et de la pauvreté. Le parallélisme avec la COVID est évident, quand on sait que la mortalité et la contagion ont été plus importantes chez les populations exclues et précaires.
- Copyright JHR Films
Le point de vue du réalisateur est volontairement spectaculaire, voire catastrophiste. À coup d’images phares, de musique glaçante, il en rajoute dans un état du monde qui ignore ses pauvres et ses malades. Faut-il rappeler qu’on meurt encore du SIDA à travers le monde et que les politiques de prévention sont absolument nécessaires ? Le documentariste n’a pas peur des éclats. Le cinéma est justement la voix idéale pour porter haut et fort des combats perdus d’avance pour nombre de SDF sans-papiers américains, homosexuels chinois ou russes, et femmes sud-africaines abusées sexuellement. En ce sens, Révolution SIDA fait office de tribune ouverte en faveur des exclus, des discriminés et des plus précaires.
- Copyright JHR Films
Révolution SIDA sonne comme un témoignage en faveur d’une politique de réduction des risques et d’accessibilité des traitements pour les plus pauvres, d’une incontestable urgence. On sort de ce film totalement convaincu de la nécessité de porter la voix des plus pauvres, et de continuer, après Frédéric Chaudier, ce combat pour un monde meilleur et soucieux de réduire les inégalités.
- © JHR Films
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