Le 16 novembre 2022
Entre l’autobiographie et l’autodérision, le film de Gad Elmaleh se regarde comme un joyau de tendresse et de tolérance.
- Réalisateur : Gad Elmaleh
- Acteurs : Gad Elmaleh, Régine Elmaleh, David Elmaleh, Olivia Jubin
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Distributeur : StudioCanal
- Durée : 1h33mn
- Date télé : 14 septembre 2024 20:50
- Chaîne : Ciné+ Premier
- Date de sortie : 16 novembre 2022
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Résumé : Après trois années à vivre l’« american dream » Gad Elmaleh décide de rentrer en France. Sa famille et ses amis lui manquent. Du moins, c’est la réponse officielle pour justifier son retour… car Gad n’est pas (seulement) rentré pour le couscous de sa mère. Non, c’est une autre femme qu’il vient retrouver à Paris… la Vierge Marie.
Critique : On peut l’appeler Gad de manière familière. En effet, le célèbre comique revient des États-Unis. Il invite le spectateur chez ses propres parents, un couple de juifs sépharades, installés à Paris, comme si soudain nous étions à notre tour des amis intimes, autorisés à rencontrer sa famille et ses amis. Surtout, le comédien réalisateur nous entraîne dans les tourments joyeux d’un homme qui s’apprête à se faire baptiser et à renoncer à sa religion hébraïque.
- Copyright Laura Gilli
Reste un peu est un film casse-gueule. Il aborde la question si sensible du fait religieux dans une société contemporaine où il est devenu difficile de traiter frontalement cet enjeu. Elmaleh parvient avec un brio salutaire à chasser tous les stéréotypes, sans se priver pour autant de se moquer avec tendresse des radicalismes en tout genre. Il s’amuse avec les clichés des différentes communautés religieuses, mêlant les langues, les références culturelles et idéologiques dans un savoureux patchwork intime. En réalité, le spectateur prend un véritable plaisir à regarder cette page personnelle, cocasse et tendre à la fois. Le rire n’est jamais forcé. Au contraire, Gad Elmaleh, en se parodiant lui-même, parvient à créer un comique de situation intelligent et sensible.
- Copyright Laura Gilli
Pour autant, derrière le rire tendre, se cache une réflexion profonde sur la spiritualité. A juste titre, le comique se filme dans une petite salle parisienne remplie de jeunes gens pour la plupart dont les parents sont issus de l’immigration. On perçoit dans cette jeunesse le besoin absolu de se référer à une dimension spirituelle. L’ouverture d’esprit de ces gamins est magnifique. Le film d’Elmaleh rend hommage en ce sens à ces jeunes générations multiculturelles dont on perçoit la sensibilité et l’intelligence.
- Copyright Laura Gilli
Gad Elmaleh rit de lui-même et de ses proches, sans jamais céder à la vulgarité. Il met en scène ses propres parents et sa sœur qui composent une famille attachante et malicieuse. La confrontation de ces deux vieilles personnes à l’univers chrétien interroge finalement notre propre propension à caricaturer les groupes sociaux dont nous ne connaissons pas vraiment les us et coutumes. Le long-métrage est truffé de bonnes paroles et d’invitations à réfléchir. Même Delphine Horvilleur offre au spectateur, et sans doute à Gad lui-même, un petit morceau de philosophie tout à fait généreux et instructif. Finalement, derrière le récit personnel de Gad Elmaleh, c’est chacun d’entre nous qui sommes interrogés sur nos choix spirituels ou idéologiques, si difficiles à prendre.
- Copyright Laura Gilli
Voilà donc une œuvre de cinéma qui ne se prend pas au sérieux et contient pourtant mille et une pépites d’intelligence. Reste un peu est un long-métrage sensible et généreux qui devrait pouvoir rassembler toutes les communautés religieuses sans distinction.
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