Rendez-vous à Atlit - le test DVD

Un premier film tout en finesse qui sort des sentiers battus.

L’argument : Israël, 1995, la paix est enfin tangible. Dans la petite ville d’Atlit, Cali retrouve ses deux sœurs, Darel et Asia, pour vendre la maison héritée de leurs parents. Entre complicités et fou-rires réapparaissent les doutes et les vieilles querelles, ainsi que d’étranges convives qui sèment un joyeux bordel. Le 4 novembre, alors que le processus de paix est anéanti, les trois soeurs refusent d’abandonner l’espoir.

Le film : Une critique globalement favorable, 27259 entrées, et maintenant une deuxième chance, grâce au DVD, de découvrir ce film original, qui tranche par son ambition avec le tout-venant. Dès l’ouverture, la mort de l’âne Raspoutine, Shirel Amitaï place sa narration sous le signe du deuil, et c’est une piste qui va irriguer toute l’œuvre, par des résurgences nombreuses, aussi bien dans le « Grande Histoire », avec l’assassinat de Rabin, que dans la « petite ». Mais le pari de la cinéaste, ambitieux et fort, est de traiter d’aussi graves sujets avec légèreté : par l’intrusion du fantastique et de l’onirique, elle rend palpable des sentiments et des ressentis. Là où on attendait du psychologique et des dialogues, ce sont des images (la préparation d’un repas, l’errance de gens sur une plage, les fantômes au même niveau que les vivants) qui rendent compte des états d’âme, voire de l’inconscient des personnages.

© Ad Vitam
Par de petites notations, des jeux, des références communes, Shirel Amitaï inscrit les trois sœurs dans un passé crédible, avec la maison au centre, comme symbole du passé, du présent (le choix de vendre ou pas) et de l’avenir. Certes, les histoires de famille sont fréquentes dans le cinéma français, et on n’échappe pas ici aux passages obligés (la dispute, le chant commun). Mais c’est le traitement du sujet qui fait la différence. Par petites touches, par des détails aussi réels que métaphoriques (les problèmes de l’installation électrique, par exemple), le film trouve une cohérence profonde qui parle à chacun, aussi bien dans la légèreté que dans l’émotion.

La critique : ICI

Les suppléments :

En dehors de la très classique bande-annonce, le DVD propose un entretien passionnant de 35 minutes. Serge Kaganski interroge la cinéaste, et tous deux abordent avec finesse de nombreux aspects du film : le point de départ, la part autobiographique, les principes de mise en scène. On recommande vraiment de voir ce dialogue lumineux.

L’image :

Tout ce qu’on attend aujourd’hui du DVD : noirs profonds, précision des détails, lumière naturelle et couleurs chaudes.

Le son :

Les deux pistes Dolby Digital 5.1 et 2.0 restituent à merveille aussi bien le bruit du vent ou d’une porte qui grince que les moindres nuances d’interprétation.