Le 19 août 2020
Une comédie romantique sur la maladie d’Alzheimer qui échoue dans le grotesque, à force de bons sentiments et d’invraisemblances.


- Réalisateur : Martin Rosete
- Acteurs : Brian Cox, Bruce Dern, Sienna Guillory, Caroline Silhol
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain, Espagnol, Français
- Distributeur : ALBA Films
- Durée : 1h21mn
- Date de sortie : 9 septembre 2020

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Résumé : Claude est septuagénaire, veuf et critique de cinéma et théâtre. Il apprend que l’amour de sa vie, Lily, célèbre actrice française, a été admise dans une maison spécialisée dans le traitement d’Alzheimer en Californie. Il ne l’a pas vue depuis 30 ans. Avec la complicité de son vieil ami Shane il se fait admettre dans le même service que Lily. Il a conçu le projet fou de lui faire retrouver la mémoire grâce à sa présence, son amour intact et leurs souvenirs.
Critique : Il a été un critique de cinéma et de théâtre à succès que les éditorialistes rechignent à publier aujourd’hui. Elle a été une très grande actrice sur les planches. Ils se sont aimés et la vie a fini par les séparer. Lui lutte contre la peur de perdre la mémoire et la santé, elle a déjà sombré dans la démence. Enfin, démence semble bien excessif. Pour tout Alzheimer, elle a le visage béat, ouvert sur le ciel, ne parle plus ou presque plus, et feint ne se souvenir de plus rien. Jusqu’à ce qu’il s’immisce dans la maison de retraite et lui fait retrouver tous ses sens perdus.
- Copyright Alba Film
Il faut bien mal connaître Alzheimer pour raconter des choses pareilles. Lily, malgré sa maladie qui la confine dans le pavillon des plus abîmés par la maladie, continue de rayonner, pleine de grâce et de charisme. Elle adopte juste cet air hébété pour rappeler au spectateur qu’elle est vraiment démente. Claude, au contraire, est au plus haut de sa forme, au point qu’il parvient à tromper les personnels médicaux pour rejoindre sa dulcinée dans la même clinique. Certes, le film est une reprise. Pour autant, il est difficile de mettre en scène une histoire aussi abracadabrantesque où les scènes sont plus invraisemblable les unes que les autres, et surtout la représentation de la sénilité est si aberrante qu’elle semble presque outrancière pour celles et ceux qui en souffrent.
- Copyright Alba Film
Pourtant, le générique de départ semble très prometteur. L’animation et la musique légère augurent un film touchant et tendre sur la vieillesse. En réalité, le long métrage offre une image pathétique des femmes qui acceptent toutes les outrances des hommes, et pire, une image tronquée et faussement romantique de la vieillesse. A la limite, le cinéaste aurait pu adopter une tonalité comique qui aurait expliqué ces erreurs de style. Mais non : le ton se veut sérieux, romantique, voire attendrissant. L’ennui prend alors le pas dans ce récit maladroit dont on ressort un peu en colère.