Le 22 mai 2020
Un téléfilm édifiant, d’après une histoire vraie. Des intentions généreuses, mais la mise en scène manque d’originalité.
- Réalisateur : Marc Brummund
- Acteurs : Alexander Held, Max Riemelt , Stephan Grossmann, Louis Hofmann
- Durée : 1h40min
- Date télé : 22 mai 2020 20:50
- Chaîne : Arte
- Titre original : Freistatt
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Au coeur de l’été 1968, il souffle un vent de liberté sur Osnabrück, dans le nord de l’Allemagne, où vit le jeune Wolfgang. Poussé par cet esprit de révolte, l’ado de 14 ans répond par l’insolence à l’éducation stricte prodiguée par sa mère et son beau-père, ce qui lui vaut de se retrouver placé dans un internat religieux pour jeunes garçons difficiles. Wolfgang découvre la vie de caserne sous couvert d’éducation religieuse. Les durs conflits entre pensionnaires s’ajoutent aux brimades des frères qui les encadrent. Loin de l’étouffer, ce quotidien exacerbe sa révolte contre l’ordre établi et contre ces adultes qui répriment la jeunesse au nom de la religion
Critique : Inspiré d’un terrible fait réel, primé au Festival Max Ophüls en 2015, le téléfilm de Marc Brummund privilégie d’abord des ambiances chromatiques propres aux sixties finissantes, pour mettre en place le drame à venir : un adolescent rebelle, Wolfgang, en conflit avec son beau-père, est placé dans un pensionnat religieux, sis dans vaste parc, en apparence accueillant. Mais en son sein, c’est le rapport de force qui s’impose à tous : dans le réfectoire, où l’on attend l’ordre des éducateurs rigides pour parler, dans la cour où l’on impose le garde-à-vous avant que les jeunes ne se déplacent comme des automates en chantant, dans les dortoirs où les adolescents humilient l’un d’entre eux, dans les chantiers où l’on travaille sous la férule des adultes qui insultent et maltraitent physiquement. Wolfgang apprendra à ses dépens que la rébellion n’a pas du tout sa place à l’intérieur de cette institution constamment violente, comme une réminiscence du système concentrationnaire nazi. Certaines scènes sont assurément édifiantes : la fuite du protagoniste dans un marais boueux, courant affolé comme une bête, les sévices subis par le même dans les douches, la révolte des pensionnaires qui crient "freedom", le visage blême du protagoniste enterré vivant, la vengeance finale de la chambrée.
Si cette œuvre est portée par des intentions humanistes évidentes, elle n’a évidemment pas la même intensité que Zéro de conduite ou If, ces deux grands films révoltés contre l’autoritarisme.
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.