Le 29 juillet 2022
Au carrefour de sujets sensibles, Ramdam prend le parti pris du rire. Mais la mise en scène trop molle et le manque d’inventivité des situations comiques ne hissent jamais cette fiction au-delà de l’aimable téléfilm.
- Réalisateur : Zangro
- Acteurs : Lyes Salem, Sid Ahmed Agoumi, Djemel Barek
- Genre : Comédie
- Distributeur : Arte
- Durée : 1h30min
- VOD : OCS
- Date télé : 29 juillet 2022 13:35
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 29 mai 2020
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Résumé : Amine, brillant professeur à l’université de Bordeaux, est en froid avec son père depuis des années. Quand il apprend que ce dernier, président du club de rugby de Saint-Marsain, veut transformer la mosquée du village en discothèque pour les fins de matchs, son sang ne fait qu’un tour. L’affrontement entre père et fils vire aux réglements de comptes… quitte à ce qu’Amine devienne l’imam du village !
Critique : Un cours de fac. Un prof d’histoire qui pose une question sur le dialogue interreligieux. Un étudiant qui, flanqué de son copain goguenard, évoque Charles Martel. L’enseignant rebondit, puis gourmande ironiquement les deux jeunes. Le sémillant Amine est un universitaire reconnu, mais avant de répondre aux sollicitations de collègues américains, il doit revenir dans le village de son enfance pour s’occuper de la vente de la maison familiale. Le retour aux origines est une sorte de voyage pittoresque, où l’on s’amuse volontiers de thèmes comme l’intégration, l’identité culturelle, sujets de crispation qui fracturent la société française depuis de nombreuses années. Le farfelu projet du père d’Amine - transformer une mosquée en discothèque pour organiser des troisième mi-temps, après les matchs de rugby - provoque évidemment un conflit entre deux générations.
Le metteur en scène s’amuse à plonger dans le grand bain de conflits suscités par un appel à projet son universitaire épris du mot "citoyenneté", corseté dans une forme de langue de bois, cet idiome auquel il manque la chair de l’expérience humaine. Amine a beau rappeler sans cesse qu’il n’est pas un spécialiste de l’Islam et énumérer l’intitulé exact de sa thèse à ses interlocuteurs, ceux-ci veulent juste savoir s’il est musulman. Bref, notre professeur capable de disserter sur un Delacroix, subit le vent du boulet sous forme d’un rappel à la vie concrète et d’une mission confiée par une association cultuelle, qui l’investit en tant qu’imam. Devenu le héros d’une communauté, Amine porte sur ses épaules une charge qui semble a priori trop lourde et le sort de sa zone de confort. Mais évidemment, la bifurcation insolite aura valeur d’apprentissage pour lui et pour les autres.
Initialement prévue sur France TV, cette comédie, dont le pilote a été récompensé au festival de fiction TV de La Rochelle, en 2017, est devenue une production Arte. Si l’intention est généreuse, on ne peut pas dire que cette histoire, qui manque singulièrement de rythme, remplit totalement son contrat en ce qui concerne l’humour. Privilégiant des situations convenues, parfois lourdes (les diapos familiales en plein cours de fac, l’arrivée au ralenti du nouvel imam sur la musique de "Rocky"), Ramdam ne se hisse jamais au-delà de ses belles intentions humanistes et de son aimable ironie vis-à-vis de son protagoniste, même s’il évite l’écueil du manichéisme.
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