Le 20 mai 2024


- Scénariste : Antoine Rocher >
- Dessinateur : Lilas Cognet
- Genre : Fantastique, Chronique sociale, Société
- Editeur : Glénat
- Famille : Littérature jeunesse, Roman graphique
- Date de sortie : 27 mars 2024
Une histoire originale et accessible à tous les publics qui interroge les secrets de famille et la mémoire de la guerre en mobilisant le registre du fantastique.
Résumé : Diane est une jeune fille de 12 ans qui, en 1971, vit dans un village avec sa mère en face du monument aux morts qui rend hommages aux disparus de la Grande Guerre. Harcelée à l’école, elle est d’un tempérament solitaire et préfère jouer toute seule et s’inventer un monde. Diane est en particulier obsédée par le monument aux morts, où figure le nom de son grand-père Hadrien. Un beau jour, le spectre de son arrière-grand-père se détache du monument pour s’adresser à sa petite-fille, qui est la seule à le voir. Mais ce revenant est-il aussi bienveillant qu’il veut bien le faire croire ?
Critique : Avec sa jolie couverture aux tons verts qui, au milieu du feuillage d’un bois, laisse apparaître la petite Diane au visage encore poupin et sa poupée à l’effigie de son grand-père, on peut penser que Qui laisse passer la lumière constitue d’abord un récit destiné à la jeunesse. C’est partiellement vrai, mais il serait dommage que le lectorat traditionnel du roman graphique passe à côté de ce récit profond, qui interroge en une centaine de page la mémoire familiale et les liens entre les générations. Élevée par une mère célibataire dans les années post-Mai 68 aux idées progressistes mais qui peine à saisir le caractère de sa fille, Diane ressent davantage une attirance pour le passé et les morts que pour le futur et le progrès technique, incarné dans le récit par la télévision qui diffuse des informations sur les dernières avancées dans l’espace. C’est cette attirance pour le passé qui attache Diane à sa grand-mère Rose, internée à l’hospice et qui n’a plus toute sa tête. Toutefois, lorsque la jeune fille révèle avoir vu Hadrien, Rose réagit de manière très inhabituelle… Dès lors, le scénario tourne autour du secret de famille qui entoure Hadrien, ce fantôme d’un passé qui hante encore les vivants et qui touche la nouvelle génération.
- © Antoine Rocher, Lilas Cognet / Glénat
Sur le plan graphique, la dessinatrice Lilas Cognet témoigne de l’étendue de son talent avec une palette de couleurs vives et contrastées, et la reconstitution fine de l’atmosphère des années 1970. La dessinatrice prend plaisir à représenter les vêtements et les intérieurs désuets – de l’école à la maison de Diane – et la place du village de cette époque. Le dessin rend parfaitement compte des émotions de Diane, qui oscille entre colère et détresse avant d’être libéré du poids qui pèse sur elle.
- © Antoine Rocher, Lilas Cognet / Glénat
Album à la narration subtile, Qui laisse passer la lumière s’adresse aussi bien aux adolescents qu’aux adultes en posant la question de la confiance entre les générations et de la mémoire familiale.
104 pages – 22 €