Lourd périple
Le 2 octobre 2011
Juliette Binoche flanquée de deux jeunes adultes que leur père veut revoir. Un film d’espionnage maladroit et ennuyeux.
- Réalisateur : Santiago Amigorena
- Acteurs : John Turturro, Sara Forestier, Juliette Binoche
- Genre : Espionnage
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 6 septembre 2006
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– Durée : 1h50mn
Juliette Binoche flanquée de deux jeunes adultes que leur père veut revoir. Un film d’espionnage maladroit et ennuyeux.
L’argument : 1er septembre 2001. Elliot, un espion américain, décide de disparaître alors qu’il détient une information cruciale. Dans le même temps, il cherche à revoir sa fille Orlando, qu’il a abandonné dix ans plus tôt. Irène, une amie de longue date, doit organiser la rencontre à Venise en compagnie de David, le fils adoptif d’Elliot. Ils sont poursuivis par William Pound, un tueur sans scrupule.
Notre avis : Auteur d’une poignée de romans, scénariste de, entre autres, Cédric Klapisch, Brigitte Roüan et Marion Vernoux, Santiago Amigorena s’essaie pour la première fois à la mise en scène. Pour ce faire, il s’engage dans la voie du film d’espionnage existentiel, et cela ne lui réussit pas.
En effet, rien ne fonctionne dans ce drame chichiteux et empesé. Le scénario ne cesse d’osciller entre l’action molle et le verbiage le plus banal, avec grands dialogues littéraires. La plupart du temps, les personnages citent des extraits de livre en prenant des airs sentencieux et définitifs. Ils ne brillent pourtant pas par leur finesse. Et faire dire à Turturro, en pleine analyse lacanienne qu’enfant, il était en famille en vacances à Quimper, Ah oui, Quimper/Qu’un père, il faut tuer le père !, il fallait oser ! La mise en scène est exaspérante dans son recours systématique aux effets les plus éculés.
Ainsi l’usage du flou pour souligner, comme c’est original, que les personnages ne savent plus où ils en sont... Ou encore l’incapacité à filmer autrement que platement deux des villes les plus inspirantes au monde, Paris et Venise. Enfin les comédiens. C’est à eux qu’échoit la lourde tâche de faire exister des personnages mal définis. Juliette Binoche, qu’on désespère de retrouver dans un bon film, fait preuve d’un volontarisme qui ne convainc jamais. John Turturro, en tueur cinglé, semble être dans un autre film. Quant à Nick Nolte, son apparition finale ne dépare pas dans ses fréquentes démonstrations de cabotinage.
Plombés par ses multiples insuffisances, dotés d’une résolution aussi improbable que ridicule, les mystères de ces Quelques jours en septembre ont tôt fait de s’éventer et ne distillent plus qu’un ennui de plus en plus pesant.
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