Le 23 novembre 2023
- Scénariste : Gaet’s>
- Dessinateurs : ZEP, Florence Dupré la Tour, Chloé Wary, Julien Monier, Daniel Goossens
Au programme de cette édition : Titeuf, Daniel Goossens, RIP de Gaet’s et Monnier, la BD africaine, Mauvaises filles – un collectif qui regroupe Ulli Lust, Chloë Wary, Karine Bernadou Tamos et Florence Dupré-Latour – et bien d’autres choses encore...
Résumé : Et oui, comme chaque année, de nombreuses expositions ornaient le festival Quai des Bulles. Nous allons vous parler de quelques unes d’entre elles.
Bienvenue à Quai des bulles 2023 !
La plus immersive des expositions que nous ayons vue cette année était celle consacrée à RIP de Gaët’s et Monier. La BD éditée chez Petit à Petit compte six tomes.
L’exposition était serrée mais elle nous emmenait à travers des reconstitutions des différents décors de la série. Le vestiaire avec le compteur, la salle de bain, le bar, la cellule et cette fenêtre crasseuse donnant sur une pièce curieuse. Bien sûr, il y en avait encore d’autres. On passait en un pas d’un lieu à l’autre, changement de déco total, du sol aux murs.
Le lien était réalisé d’une part par les planches de la BD encadrées au mur, avec des reproductions de qualité, et d’autre part par ces hordes de mouches mortes qui traînaient un peu partout dans l’expo. Vraies ou fausses ? Nous ne sommes pas allés vérifier. Mais l’ambiance de la BD était bien là.
Si vous ne connaissez pas RIP, des cartons explicatifs (et les planches) vous disaient tout ce qu’il fallait savoir pour vous donner envie d’aller lire cette série. D’ailleurs, à différents endroits de l’expo, chacun des six tomes étaient accessible à la lecture.
Le parcours suivait la narration de l’histoire qui a ceci de particulier : chaque tome est la vision d’un personnage sur l’intrigue. Ce qui nous manquait le plus était quelques planches originales. Mais l’exposition se terminait sur des croquis et des dessins (en reproductions) des auteurs où l’on voyait un personnage se construire, partant de l’esquisse jusqu’au final.
Dans cette exposition, vous aviez envie de lire les BD et surtout de toucher à tout, ce qui, bien sûr, n’était pas possible pour éviter que les décors partent en vrille avant la fin du festival.
Puis, nous avons monté d’un étage pour l’exposition du collectif Mauvaises Filles, constitué de Ulli Lust, Chloë Wary, Karine Bernadou Tamos et Florence Dupré-Latour. Rien que l’entrée avec ses rideaux, ses hôtesses d’accueil portant des masques de chats blancs, et sa musique techno en fond sonore, avait tout pour intriguer. L’exposition était annoncée par des auto-collants collés sur les marches de l’escalier du Palais du Grand large de Saint-Malo et rappelle les injonctions faites aux femmes depuis très - trop – longtemps : "Sois belle", "Tu ferais une bonne mère" et d’autres remarques du même acabit. Ces cinq auteurices au parcours différent proposaient une exposition pleine de surprises...
Leur but était de nous secouer, de découvrir aussi le travail de ces cinq créateurices et l’énergie du collectif mise au service de l’explosion des limites pour aller plus loin et porter haut et fort le message de l’égalité.
On pourrait situer en troisième l’exposition consacrée à Titeuf, le héros de Zep. Une belle scénographie, un espace aéré mais moins immersive que ses deux consœurs. Vous pouviez découvrir l’histoire de Titeuf, ses adaptations au cinéma, en série télé, ainsi que des originaux, des esquisses de travail que Zep avait accepté de montrer. On y retrouve beaucoup de reproductions de grande taille pour mieux contempler et profiter des personnages que nous étions habitués à découvrir dans des cases de planches A4. Et toujours l’humour de Zep, présent au détour de citations, de cases extraites de la BD.
L’occasion aussi de revenir sur l’aventure du magazine Tchô lancé par Zep qui a permis l’éclosion de nombreux auteurs. Il y avait aussi un rappel du Guide du zizi Sexuel, un pas culotté que Zep avait franchi et un véritable best-seller vendu à plus d’un million et demi d’exemplaires.
Sans oublier le pan de mur couvert par cette BD que Zep avait sorti pour le Blog du journal Le Monde, où Titeuf se lève un matin et soudain, la guerre éclate. Un hommage et un manière de nous mettre à la place des réfugiés ayant tout perdu et fuyant leur pays ravagé par les conflits.
Et bien sûr, un espace enfant pour les plus jeunes, bref, une exposition où le rire se mêlait à l’émotion, la réflexion à la légèreté.
Venait ensuite une exposition très courte, situé dans un (faux) tronc de baobab géant.
Elle met à l’honneur la BD Africaine, à travers des panneaux présentant les parcours et les œuvres de plus d’une douzaine d’auteurs issus de ce continent.
Une exposition simple, colorée, avec un écran qui affichait des interviews de ces auteurs et aussi une belle chronologie loin d’être exhaustive, qui mettait en avant les grandes étapes de l’histoire de la BD africaine, de Madagascar en passant par le Mali et bien d’autres pays.
Cette exposition était liée à la rencontre autour de la BD africaine.
L’exposition la plus sobre était consacrée à Daniel Goossens. Le maître de l’absurde, ancien Grand Prix d’Angoulême, n’a joué sur aucune scénographie spectaculaire : il laisse simplement la parole à ses planches. Un long bandeau présente son parcours en introduction et puis, juste les dessins (et les rires du public devant eux) de Goossens.
La présentation était des plus sobres : des pans de mur couverts d’une toile bleue et des planches originales encadrées en noir.
Un long enchaînement de couloirs étroits qui finissait sur une salle vidéo ou une interview de Goossens était projetée en boucle.
Et comme le festival ne fait pas les choses à moitié, voici le lien Youtube vers la chaîne de Quai des Bulles où vous pourrez découvrir cette vidéo de presque une heure dans son intégralité !
Et on ne saurait oublier bien sûr l’exposition jeunes talents qui présente les travaux des quinze lauréats du concours Jeune talent. Les participants avaient pour contrainte un thème : "À quatre mains" !
Toutes ces expositions prenaient place au Palais du Grand Large. Mais Quai des bulles ne se limite pas à ce simple lieu et au stand des éditeurs.
On pouvait citer la médiathèque "La grande passerelle" qui proposait une exposition sur la BD "La Loi des Probabilités" de François Ravard et Pascal Rabaté, à seulement vingt minutes de marche du Palais du grand Large.
Intra-muros, certains lieux offraient un beau panel comme la place Lammenais, où Tienstiens était à l’honneur, pour ses strips humoristiques. Le même Tienstiens que vous pouviez écouter lors d’une rencontre organisée à l’atelier des crêpes, à moins de cinq minutes du palais du Grand Large.
Et puis sur le chemin de la médiathèque quelques panneaux présentaient des extraits de Saint-Seiya, les personnages du Chevalier Du Zodiaque repris par Jérôme Alquié et Arnaud Dollen. Plus loin, d’autres panneaux mettaient en avant des extraits de la République du crâne de Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat. De quoi éviter de vous ennuyer en marchant vers la médiathèque.
Et nous oublions les nombreux autres lieux qui accueillaient des expositions, le Centre Salvador Allende présentait L’art dans les cités, L’alambic bar mettait en avant le collectif Citerne et leur dernier fanzine, le centre Patrick Varangot offrait un espace à Laurent Lefeuvre, sur le thèmes de Refuges : dessiner l’accueil. Voilà juste quelques éléments pour vous donner un maigre aperçu de ce qui se passait en-dehors de la médiathèque et du Palais du grand Large.
Autant vous dire que trois jours pour tout voir, c’était un exploit. Mais après tout, à l’impossible, nul n’est tenu. Alors nous retournerons à Quai des bulles l’année prochaine pour tenter à nouveau de relever le défi.
Galerie Photos
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