Party radicale
Le 11 mars 2012
Un teen movie ouvertement crétin et outrancier mais qui a le mérite de ne pas mentir au spectateur sur son contenu.


- Réalisateur : Nima Nourizadeh
- Acteurs : Jonathan Daniel Brown, Oliver Cooper, Thomas Mann
- Genre : Comédie, Teen movie, Documenteur / Found-footage
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h27mn
- Titre original : Project X
- Date de sortie : 14 mars 2012

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Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Un teen movie ouvertement crétin et outrancier mais qui a le mérite de ne pas mentir au spectateur sur son contenu.
L’argument : Alors qu’ils semblaient jusque-là se fondre dans la masse, trois lycéens décident de sortir de l’anonymat. En apparence, leur projet est plutôt inoffensif puisqu’ils ont l’intention d’organiser une fête des plus mémorables. Mais rien n’aurait pu les préparer à la soirée qu’ils s’apprêtent à vivre... La rumeur se propage alors rapidement, tandis que les rêves des uns s’effondrent, les résultats scolaires des autres dégringolent, et des légendes se forgent…
Notre avis : Dans l’univers impitoyable des teen movies, Projet X a tout du produit racoleur par excellence. "Par le producteur de Very Bad Trip" inscrit en grosses lettres sur l’affiche, l’utilisation d’un procédé à la mode dans la mise en scène (le found footage), un réalisateur de vidéo-clips aux commandes, une bande-annonce qui nous promet de l’alcool, des nichons et de la débauche... On peut difficilement faire moins équivoque ! Lorsque vous entrez dans la salle, vous savez donc à quoi vous attendre.
Si vous recherchez une comédie fine, des personnages bien écrits ou une radiographie pertinente des comportements adolescents, passez votre chemin. En revanche, si vous vous sentez capables de débrancher votre cerveau pendant près d’1h30 pour apprécier une succession de gags scatos et de scènes gentiment trashs, il y a de grandes chances que l’expérience s’avère plutôt fun. Bien interprété, porté par un montage sous amphétamine et une absence totale de logique narrative qui confine presque au génie (ou à l’inconscience), Projet X ressemble plus à un capharnaüm d’images qu’à un véritable film, mais l’énergie qui s’en dégage est communicative. Bien que le plus souvent déjà vus et revus, certains gags visuels font mouche et les vingt dernières minutes de la fête, hystériques au possible, apportent leur lot de péripéties réjouissantes.
Le problème de Projet X, c’est qu’à force de vouloir manger à tous les râteliers, il n’assume finalement que très peu ses partis pris. La fabrication du film doit tout aux choix commerciaux de ses producteurs et le résultat se ressent à l’image. Le found footage est à la mode ? OK, on tourne notre film de cette manière, sans se soucier de la moindre cohérence du procédé (on aimerait bien connaître la marque de la caméra utilisée par Dax dans le film, avec son micro qui porte à plus de 100 mètres). SuperGrave a cartonné au box office américain ? OK, nous aussi on va mettre en scène une bande de nerds puceaux, avec un juif, un gros et un coincé, sans chercher à comprendre nos personnages et à les utiliser autrement que via les clichés qu’ils véhiculent, en leur témoignant un semblant d’affection. Les gags trashs font recettes ? OK, on va remplir notre film de dialogues vulgaires, de nains bourrés, de plans nichons, de débordements pyrotechniques, pour mieux rester dans le politiquement correct avec un happy end nous montrant le trio de héros rentrer dans le rang, applaudis par la masse du lycée.
Pour être apprécié, le métrage doit donc être pris pour ce qu’il est : un gros défouloir filmique, énergique et parfois trash, mais jamais véritablement provocateur ou subversif. C’est dommage : on aurait aimé que la party aille beaucoup plus loin.