Récompense 2019 attribuée par les Eurodéputés
Le 29 novembre 2019
- Réalisateurs : Teona S. Mitevska - Rodrigo Sorogoyen
- Festival : Prix Lux Film 2019
Quelques films ayant reçu le prix Lux Film :
2008 "Le silence de Lorna" de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique)
2009 "Welcome" de Philippe Lioret (France)
2011 "Les neiges du Kilimandjaro" de Robert Guédiguian (France)
2013 "Alabama Monroe" de Félix van Groeningen (Belgique)
2014 "Ida" de Pawel Pawlikowski (Pologne)
2018 "Woman at war" de Benedikt Erlingsson (Islande)
Chaque année, depuis 2007, sur dix films sélectionnés, les Eurodéputés choisissent de remettre le Prix Lux Film, choisi parmi trois nommés. L’une des missions de l’événement est aussi de financer la traduction de films sélectionnés dans tous les pays qui composent l’Europe.
Résumé : Pour être sélectionné dans cette compétition, les œuvres doivent être de production européenne, développer des valeurs humanistes et prôner la diversité culturelle.
News : Le Parlement européen organise, à l’occasion de la remise de ce prix un séminaire à Strasbourg et y convie la presse, sous la forme d’un séminaire de deux jours. Pour cette année la manifestation s’est déroulée les 26 et 27 novembre, et le prix a été remis par David Sassoli, le président du Parlement dans l’hémicycle, l’après-midi du 27 novembre.
A ce stade, trois films restaient en compétition :
Cold case hammarskjöld, film documentaire du Danois Mads Brügger
Dieu existe, son nom est Petrunya (Gospod, postoi, imeto i’ e Petrunuja), film de Macédoine du Nord de Teona Strugar Mitevska
El reino (The realm), de l’Espagnol Rodrigo Sarogoyen.
Le 26, était organisée une conférence de presse sous la présidence conjointe de Klara Dobrev et Heidi Hautala, vice-présidentes du Parlement. Les films danois et macédonien étaient représentés par leur réalisateur, l’espagnol par son producteur Gerardo Herero.
Oleg Sentsov, cinéaste et écrivain ukrainien, lauréat du prix Sakharov 2018 (prix du Parlement européen, remis chaque année à une personnalité ayant contribué de manière exceptionnelle à la lutte pour les droits de l’homme) était l’invité spécial. Celui-ci, emprisonné de 2014 à 2018 par le pouvoir russe, a beaucoup insisté pour affirmer qu’il dissociait son œuvre de ses démêlés avec son pays, et s’est montré touché, un an plus tard, de venir recevoir son prix. Le Danois Mads Brügger a souligné les difficultés qu’il a rencontrées pour réaliser son documentaire centré sur le décès (le meurtre ?) du secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, en 1961. Lui-même, par ailleurs journaliste, remercié de la télévision nationale qui a supprimé de nombreux postes, s’inquiète énormément pour la liberté de la presse au Danemark.
La Macédonienne (du Nord) Teona Strugar Mitevska a mis longtemps à trouver le financement de son film coproduit par la Belgique, la France, la Croatie et la Slovénie. Son propos, qui défend le féminisme, ne suscitait a priori pas l’enthousiasme dans un pays encore prisonnier de nombreuses traditions et une religion omniprésente.
Le producteur Gerardo Herero a aussi souligné les difficultés relatives au montage financier pour le film El reino. Il faut dire que le long métrage, bien que totalement fictionnel, dénonce les abus de biens du personnel politique espagnol.
Le 26 en fin de journée et le 27 au matin, des interviews singulières étaient programmées pour la presse internationale.
Le 27, en tout début d’après-midi, le lauréat a été dévoilé par le président du Parlement devant les trois cinéastes en lice, réunis dans l’hémicycle. Pour l’occasion le réalisateur, qui a reçu le prix Teona Strugar Mitevska, était accompagné de son actrice principale, Zorica Nusheva, qui illumine le film.
Trois films, trois univers, trois styles, mais chacun révélant les affres de nos démocraties contemporaines : la suspicion d’un meurtre politique, la vie étouffante d’une jeune intellectuelle macédonienne ou les magouilles politiques des élus du peuple.
Toutes ces productions ont une réelle qualité : le film danois soulève un scandale international par le biais du documentaire, le macédonien constitue une fiction bouleversante sur une jeune femme qui bafoue les traditions machistes et ancestrales, et le long métrage espagnol nous propose un thriller politique haletant.
C’est la démarche féministe qui a eu la primeur des eurodéputés, dont le choix s’est porté sur Dieu existe, son nom est Petrunya.
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