Les bas-fonds
Le 20 septembre 2008
Une peinture des bas-fonds sans concession ni fausse pudeur qui pose la question du déterminisme et révèle Ginger Rogers dans un registre inédit.
- Réalisateur : Gregory La Cava
- Acteurs : Ginger Rogers, Joel McCrea
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Éditions Montparnasse
L'a vu
Veut le voir
– Durée : 1h33min
Une peinture des bas-fonds sans concession ni fausse pudeur qui pose la question du déterminisme et révèle Ginger Rogers dans un registre inédit.
L’argument : Fille d’une prostituée et d’un ivrogne, Ellys May décide de cacher son passé lorsqu’elle tombe amoureuse d’un jeune homme de bonne famille. Quelques temps après leur mariage, ce dernier découvre la vérité.
Notre avis : En 1940, Ginger Rogers joue depuis près d’un an cavalier seul après avoir partagé l’affiche à dix reprises, entre 1933 et 1939, avec Fred Astaire. Devenue rapidement une habituée de Gregory La Cava avec qui elle tourne en 1939 Pension d’artiste et La fille de la cinquième avenue, l’actrice prend véritablement un virage à 180 degrés avec ce mélodrame qui la révèle méconnaissable à tous points de vue.
À mille lieues des comédies musicales qui ont fait sa gloire, Ginger Rogers (Ellys May) se trouve ici dotée d’une famille tout droit sortie des Misérables : la grand-mère maquerelle, le père pochetron et la petite-sœur, le vice déjà chevillé au corps. Face à ces Thénardiers en puissance, la mère s’en sort un peu mieux et c’est davantage vers Maupassant et sa Boule de suif que vers la Nana de Zola qu’il faut aller chercher. Au milieu de cette famille qu’elle fuit plus qu’elle renie, Ellys May a poussé telle une herbe sauvage, préservant son intégrité derrière une apparence de garçon manqué. Mais sa rencontre avec un coureur de jupons piqué au vif par son naturel, précipite la chute de la famille.
Si l’intrigue amoureuse tient ici une place non négligeable, le thème de Primrose path est davantage la question de l’origine sociale et de l’hérédité (Ellys May et Honeybell, sa petite-sœur, offrent ainsi deux réponses possibles au principe du déterminisme, évitant in fine au film de trancher). En cela, Primrose path n’est pas sans rappeler Grande dame d’un jour de Capra dont il prend l’histoire à l’envers, en plus sombre. S’il y a bien un avant et un après, ce n’est pas tant ici le mariage traité d’ailleurs sous forme d’ellipse, que la révélation au grand jour des origines d’Ellys May qui confronte chacun à ses préjugés et contradictions. Mais naviguant d’un bout à l’autre entre noirceur et légèreté, le métrage choisit au dernier moment le camp de l’espoir en laissant à certains la possibilité d’une rédemption.
Le DVD
Une édition à placer dans le haut du panier des classiques de la RKO édités par les Editions Montparnasse.
Les suppléments
Serge Bromberg revient, en l’espace de trois brèves mais riches minutes, sur la question de la censure à Hollywood ainsi que sur la place à part qu’occupe Primrose path dans la filmographie de Ginger Rogers.
Image & son
Comme pour les autres titres de la collection, l’image est satisfaisante, même si certaines scènes manquent de contraste. La piste mono en version originale (avec sous-titres ou pas, au choix) est limpide et juvénile. Un bon master en quelque sorte.
Le choix du rédacteur
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.