Le 14 juin 2017
Une comédie noire, à l’humour typiquement anglais, valant le détour pour son héroïne enceinte qui s’improvise... serial-killer !
- Acteurs : Kate Dickie, Jo Hartley, Alice Lowe
- Nationalité : Britannique
- Durée : 1h32
- Festival : Hallucinations collectives, Gérardmer 2017
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Mais le spectateur peut aussi considérer qu’il s’agit d’une façon pour Ruth de légitimer sa vengeance et de refuser de voir la réalité en face. Elle préfère vivre dans son monde imaginaire, en pensant à son compagnon.
Résumé : Suivant les conseils avisés de son fœtus, une femme enceinte décide de s’adonner à l’auto-justice et se débarrasse de tous ceux qui se mettent en travers de son chemin.
Notre avis : Prevenge est le premier film d’Alice Lowe en tant que réalisatrice, elle en est également l’interprète principale. On retrouve chez elle cet humour noir cher à nos voisins britanniques, celui notamment de Touristes (2012) de Ben Wheatley qu’Alice Lowe avait co-scénarisé.
Dans Prevenge, Alice Lowe incarne Ruth, une femme enceinte victime d’un drame qui est révélé progressivement au spectateur. Son obsession ? Se venger des responsables de sa tragédie personnelle.
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A l’instar de Baby Blood (1990) d’Alain Robak, Ruth reçoit des ordres du foetus, lequel l’incite à tuer les « monstres ». Cette idée scénaristique donne une tonalité fantastique à ce long métrage aux lames féministes.
Slasher dans sa structure narrative que l’on pourrait qualifier d’ultra-classique, le personnage principal élimine l’un après l’autre les coupables du drame, au risque d’une succession de meurtres, très graphiques, drôles et décalés, qui donne un aspect répétitif au scénario.
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Mais, Prevenge parvient malgré tout à capter l’attention du spectateur par la galerie de personnages détestables qui déambule. Sans être exhaustif, on citera cet homme fasciné par des animaux prédateurs (des serpents, des mygales, etc.) ou à un DJ « beauf » toujours à l’affût de nouvelles conquêtes, faisant preuve d’une finesse inouïe à l’égard de Ruth : « j’adore les grosses. […] vous êtes plus ouvertes d’esprit. »
A sa façon, l’actrice-réalisatrice, à l’écriture tranchante, dénonce le regard sinistre d’une société envers les femmes enceintes, trop souvent écartées. On songe aussi à cette DRH, froide et cynique, qui refuse d’embaucher notre héroïne en raison de sa grossesse. Alice Lowe, enceinte durant le tournage s’est clairement inspirée de sa vie personnelle pour interpréter le rôle. Il ressort de son écriture les angoisses universelles liées à la grossesse.
A deux, toute seule. Dans ce portrait britannique contemporain Rowe évoque plus globalement une société où la solitude des âmes culmine autant que les réseaux sociaux pullulent. Ruth est seule et n’accepte pas son isolement. Les gens qu’elle élimine souffrent aussi de cette situation, avec peut-être parfois une vie privée sordide.
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Cette rigueur d’écriture, y compris dans la folie et le goût barré pour la violence, donne du caractère au slasher découvert à Gérardmer en 2017, toujours en attente d’une sortie sur un quelconque support en France.
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