Poldark saison 2 - la critique de la série + le test DVD

Notre avis : Retour en Cornouailles. La saison 1 de Poldark avait rencontré un grand succès, en particulier grâce à son impétueux héros romantique, tour à tour attachant et agaçant, mais toujours profondément humaniste.
Rien de plus logique dans ces conditions qu’une saison 2 voie le jour. Tout en s’appuyant sur ce qui avait fait la réussite de la saison 1 (l’aspect romantique, les superbes paysages de Cornouailles), les scénaristes se devaient d’éviter un écueil : celui d’épisodes redondants avec une action finissant par tourner en rond. Surtout que cette saison comporte 10 épisodes alors que la première en portait seulement huit.

Que les fans de la première heure de Poldark soient rassurés. Cette nouvelle saison est un excellent cru, qui parviendra sans mal à captiver son auditoire en appliquant une recette parfaitement équilibrée : une bonne dose de romantisme (ah Poldark et les femmes…) et un zeste de drame (la mort est sans cesse au bord du chemin). Et pour faire que l’alchimie prenne, rien de tel que des sentiments exacerbés.
Sur ce plan, on peut faire confiance à notre héros, l’incorrigible Poldark, toujours prêt à défendre la veuve et l’orphelin, quitte à rencontrer des ennuis dont il a le secret. A ce titre, il pourrait être amusant de compter le nombre de fois où il échappe à la mort ou à la prison…

Fort heureusement, les scénaristes ont bien compris que la série ne peut pas reposer entièrement sur les épaules – certes solides – de l’ami Ross Poldark. Plusieurs intrigues, que l’on pourrait qualifier au départ de secondaires, prennent de l’importance et on se surprend à vouloir connaître instamment leur dénouement.
On songe en particulier à l’histoire d’amour contrariée entre le médecin de campagne, Dwight Enys, et la riche héritière Caroline Penvenen, qui nous tient en haleine. Leur marivaudage, doté d’un charme désuet, est digne d’un roman de Jane Austen. Sauf qu’ici la jeune femme est riche et l’homme désargenté. Ce qui n’est pas courant et donne un peu de piquant à cette relation atypique, notamment à la fin du XVIIIème siècle. Cette histoire d’amour est tellement bien amenée qu’elle parvient même par instants à éclipser l’intrigue principale.

Si cette deuxième saison mise sur la carte du romantisme, elle évite toute mièvrerie. A de multiples reprises, les barrières sociales apparaissent vraiment comme un handicap (quasi) infranchissable. De même, l’écart de niveau de vie entre pauvres et riches est prégnant, à tel point que le braconnage, la contrebande et une révolte larvée de la population, se font de plus en plus vivaces.
Et puis à l’image du célèbre Game of Thrones, aucun personnage n’est totalement blanc dans cette histoire. Chacun a son vécu, ses qualités, ses défauts, et ses zones d’ombres. Le triangle amoureux Ross Poldark – Demelza Poldark (sa femme) et Elizabeth Poldark (sa belle-sœur et le premier amour) constitue la pierre angulaire du drame romantique de cette saison. On comprend aisément que leur relation ne fera pas que des heureux.

Évidemment, la série ne serait pas aussi intéressante sans un méchant crédible et détestable, animé des pires intentions à l’égard de Ross Poldark. George Warleggan, sorte de parvenu ayant fait fortune, répond bien à cette description. Sa détermination sans borne contre Ross Poldark et son cynisme donnent du piquant à la série. On lui doit même quelques-unes des répliques les mieux senties : « il est temps pour le croquemort de venir prendre vos mensurations » (lorsqu’il s’adresse à la vieille tante Poldark) ; « j’ai plus d’une corde à mon arc […] et il n’y a pas forcément que l’argent. »
D’ailleurs, la série continue de bénéficier d’une distribution d’excellente facture. Aidan Turner est évidemment toujours aussi marquant dans le rôle de l’impulsif Ross Poldark. Il sait très bien jouer de l’humeur changeante de son personnage. Jack Farthing campe de son côté un George Warleggan plus vrai que nature, avec cette fourberie permanente.

Parmi les nouveaux personnages, Gabriella Wilde irradie l’écran par sa classe et sa beauté dans le rôle de la séduisante Caroline Penvenen. Cette actrice devrait sans mal passer du petit au grand écran.
Enfin, les magnifiques paysages des Cornouailles (la plage, les côtes, les territoires verdoyants) sont mis en avant et constituent un environnement idéal à cette série furieusement romantique.
On attend donc avec impatience la prochaine saison, qui arrivera très prochainement en DVD.

LE COFFRET DVD

Dix épisodes, d’une durée de 58 minutes chacun, répartis sur 4 DVD.

Les suppléments :
C’est encore une fois au niveau des bonus que la déception est de mise. Un making of (11 minutes) bien trop court ne fait que survoler différents points (le tournage, les acteurs, les décors, etc.), avec une fâcheuse tendance à l’autosatisfaction. Les deux autres bonus, un entretien avec Aidan Turner et un entretien avec Eleanor Tomlinson, d’une durée de 3 minutes chacun, se révèlent anecdotiques : les deux acteurs évoquant très brièvement leur personnage.

L’image :
L’image est une nouvelle fois superbe. Il faut dire que l’on utilise 4 DVD pour seulement 10 épisodes. Tant mieux. On apprécie d’autant plus les paysages typiques des Cornouailles.

Le son :
Une piste en Dolby Digital 2.0, sans ampleur, mais in fine suffisante. La série est disponible tant en français qu’en version originale sous-titrée en français. Si le doublage français est bon, il convient pour une telle série de privilégier la voix originale des acteurs, bien plus naturelle.