Poldark saison 1 - la critique de la série + le test DVD

Notre avis : Si Winston Graham (1908-2003) est l’auteur de Pas de printemps pour Marnie, adapté au cinéma par Alfred Hitchcock (1964), il est surtout le créateur de Poldark, un cycle romanesque ayant démarré en 1945 pour s’achever en... 2002.
De 1975 à 1977, Poldark est devenu une série télévisée de 24 épisodes au succès conséquent au Royaume-Uni. Près de quarante ans plus tard, Poldark connaît un sérieux lifting, avec une nouvelle série moderne créée par Debbie Horsfield et diffusée depuis le 8 mars 2015 sur BBC One et en France via Netflix depuis le 15 juillet 2016.

Comme c’est souvent le cas dans les séries estampillées BBC, Poldark met l’accent sur l’aspect romantique. Il faut dire que les romans de Winston Graham s’y prêtent parfaitement. De retour dans ses Cornouailles natales après avoir participé à la guerre d’Indépendance américaine, le capitaine Ross Poldark est un personnage haut en couleurs qui constitue la clé de voûte de cette série éponyme.
A la manière de Robin des Bois, il n’a de cesse d’aider les pauvres. De condition noble, Poldark se moque des conventions sociales et est sur ce point très en avance sur son temps (l’action se situe à la fin du XVIIIe siècle), pensant que la notion de classe n’a pas lieu d’être. Selon lui, les hommes doivent être égaux au regard du travail : « des salaires équitables seraient déjà un bon début. »
Toujours prêt à aider son prochain, Poldark est un héros fondamentalement humaniste. Et pas seulement. Dans cette première saison divisée en huit épisodes de 58 minutes, le téléspectateur (et surtout la téléspectatrice) pourra se délecter des moindres faits et gestes de ce personnage furieusement romantique.
La BBC a d’ailleurs flairé le bon plan en choisissant dans le rôle principal l’acteur Aidan Turner, connu pour son rôle du Nain Kili vivant une romance contrariée avec l’Elfe Tauriel (Evangeline Lilly) dans Le Hobbit de Peter Jackson.

Dans cette série, il connaît à nouveau une histoire d’amour perturbée puisqu’à son retour de la guerre, la femme qui lui était promise, la belle Elizabeth, a épousé son cousin Francis. Autant dire que notre héros est sacrément échaudé par cette nouvelle fracassante. Mais Poldark se remet vite de ses déceptions. Surtout que les femmes et lui, c’est un roman en soi. S’il aime toujours Elizabeth, ses pulsions le conduisent à fréquenter des prostituées. Et puis il va connaître une étonnante histoire d’amour, qui devrait sans nul doute ravir les amateurs du genre. Une femme qu’il finit par mettre sur un piédestal : « vous pouvez prier Dieu pour que je ne perde pas l’amour de ma vie. »
Aidan Turner joue à cet égard à fond la carte du héros romantique, à l’image de ses nombreuses chevauchées au soleil levant (ou couchant), les cheveux au vent, dans les paysages magnifiques des Cornouailles.

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Ces décors naturels donnent clairement du cachet aux images. La région bien-connue du sud-ouest de l’Angleterre, baignée dans la lumière de l’Atlantique, est mise en valeur de façon somptueuse et peut largement servir de manifeste touristique pour peu que l’on soit attiré par son littoral accidentés et ses paysages sauvages.
Cela étant, Poldark ne doit pas uniquement sa réussite à son côté romanesque et à ses superbes paysages. Cette série a le mérite de prendre le pouls d’une société en pleine mutation, faisant face à une grave crise socio-économique. On constate que la fermeture des mines est une catastrophe pour les habitants des Cornouailles. Alors que certains riches propriétaires tirent les marrons du feu, à l’image de l’arriviste George Warleggan (le « méchant » de la série), d’autres, comme Poldark, ont bien compris que cette société doit évoluer. Sinon, les émeutes risquent de se multiplier.
Et même si les choses finissent par aller de mal en pis pour notre héros, on pense bien que celui-ci finira forcément par s’en sortir. Vivement la suite de cette série prenante avec ce capitaine Poldark humaniste, parfois excessif mais terriblement attachant !

LE COFFRET DVD

Huit épisodes, d’une durée de 58 minutes chacun, répartis sur trois DVD.

Les suppléments :

Le premier DVD contient trois bonus très courts intitulés Poldark, un personnage iconique ; Poldark et les femmes et Les coulisses. Pas grand chose à se mettre sous la dent car les interventions des différents protagonistes, du réalisateur des épisodes 1 à 4 de cette saison 1 et de la scénariste restent extrêmement sommaires. On a plus affaire à des vignettes promotionnelles qu’à de véritables bonus.
D’ailleurs, le troisième DVD comprend uniquement un espace découverte avec des extraits de séries sorties par Koba Films. Il s’agit de The missing saison 2, Happy valley saison 2 et Grand hôtel saison 5.

L’image :
Les huit épisodes de cette première saison de Poldark étant répartis sur 3 DVD, on a droit à une image de grande qualité, avec une mention spéciale pour les paysages de Cornouailles qui ressortent très bien à l’écran.

Le son :
Une piste en Dolby Digital 2.0, sans ampleur, mais in fine suffisante. La série est disponible tant en français (le doublage est tout à fait correct) qu’en version originale sous-titrée en français.