Le 25 août 2021
Un documentaire délicat et sensible sur ces petits êtres en tutu qui se rêvent étoiles de ballet et grandes filles autonomes : un hymne à la danse et à l’enseignement.
- Réalisateur : Anne-Claire Dolivet
- Nationalité : Français
- Distributeur : KMBO
- Durée : 1h30mn
- Date de sortie : 25 août 2021
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Résumé : À quoi ressemble la vie de petites filles qui rêvent de devenir des danseuses étoiles ? Elles ont entre 6 et 10 ans. À la maison, à l’école ou dans la rue, elles vivent la danse avec passion. Mais comment grandir dans un monde de travail intensif, d’exigence et de compétitions quand on est si petite ?
Critique : Elles s’appellent Olympe, Marie, Ida, Jeanne. Elles vont jusqu’à six fois par semaine dans un cours de danse dans le nord de Paris. Elles se retrouvent dans la salle lumineuse, et sous le rythme de la musique classique, engagent leur immense combat pour la reconnaissance de leur art. Petites danseuses est coécrit par Anne-Claire Dolivet et le grand Mathias Théry dont on avait tant aimé La Cravate. Voilà deux cinéastes qui aiment l’enfance dans ce qu’elle de plus pur, mais aussi de plus tourmenté quand il s’agit de lutter contre soi, contre les fractures du corps et espérer un jour atteindre le firmament de la réussite. Sans trop savoir pourquoi, le cinéma d’Anne-Claire Dolivet semble presque le miroir de ces petites danseuses, avides d’émotions, comme si ce documentaire était pour elle un pas franchi dans le monde exigeant de la création audiovisuelle.
- Copyright Pyla prod / Upside Films
Petites danseuses privilégie une écriture assez classique. La réalisatrice choisit de suivre un petit groupe de gamines, depuis les cours jusqu’à un concours dans le nord de la France. Parfois, la caméra s’invite au domicile des enfants. Les mamans accompagnent leur progéniture dans ce parcours du combattant, comme si elles jouaient leur propre avenir à travers leurs filles. Les hommes sont absents, à l’exception peut-être d’un chorégraphe qu’on aperçoit pendant une seule séquence, et d’un petit garçon, un peu esseulé, qui danse avec elles. Déjà, ces danseuses en herbe disent quelque chose de la lutte pour une féminité épanouie, quand il s’agit de tout assumer : les entraînements, l’école et la vie de famille. On mesure bien qu’elles appartiennent à un univers aisé, mais le cinéma est une lucarne sur le monde où chacun trouve sa place, indépendamment des origines sociales et culturelles.
- Copyright Pyla prod / Upside Films
Il y a beaucoup de pudeur dans ce film. La caméra parfois surprend un sanglot, un regard triste. Il s’agit de sourire, tout le temps. En dépit de la douleur, de l’énergie déployée, des angoisses de mort et de séparation, elles doivent arborer un sourire magnifique sur le visage, un visage exempt de tout combat. Pourtant la lutte est perpétuelle. On comprend, lors de la séquence finale, que le spectacle donné par les jeunes filles donnent le résultat d’une longue bataille, malgré la facilité apparente des mouvements qu’elles exécutent sur la scène. Parfois, elles jouent, elles fêtent un anniversaire, comme un ultime marqueur de leur enfance, mais la danse refait surface immédiatement, dans son exigence et sa dureté.
En réalité, Petites danseuses n’est pas un documentaire sur la danse. C’est d’abord un hymne magnifique rendu à cette enseignante, Muriel. La professeure est tout à la fois sublime et monstrueuse. Sublime, car elle trouve en chaque enfant la promesse d’une émotion. Monstrueuse, car elle ne rechigne jamais au travail et à la détermination. Elle accompagne son petit groupe d’élèves, autant comme une mère qu’une coach dont l’exigence est imperturbable. De ce documentaire, Muriel constitue la figure essentielle, l’ossature principale. Elle termine le film sur des sanglots à peine dissimulés devant la réussite de ses élèves. Elle rend alors hommage à la puissance de la pédagogie et à l’humanité tout entière.
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