Personne ne sait que je suis là - Gaspar Antillo - critique

Critique : L’histoire s’ouvre sur un intéressant suspense : on s’interroge sur les raisons qui ont conduit Guillermo à se terrer chez son oncle qui vit isolé sur son île. Il refuse d’aller à la ville, pourtant proche en bateau. Il tolère tout juste de saluer, sans un mot, l’homme qui vient leur livrer les peaux. De flash-back en flash-back, on va comprendre qu’un drame a détruit la carrière de chanteur qui semblait s’ouvrir à lui. C’est lorsque la livraison hebdomadaire de peaux est assurée par la nièce du livreur habituel, que la vie du garçon va de nouveau basculer et le ramener vers les fantômes de son passé.

Si la seconde partie du long métrage abuse largement des ficelles inhérentes aux histoires de secrets enfouis, on peut souligner la qualité de la réalisation, qui nous bluffe tout de même jusqu’aux dernières images. La beauté de l’île est également bien mise en valeur, notamment par ses vues aériennes.

Jorge Garcia, qui domine une belle distribution, est un humoriste américain qui doit la notoriété à sa participation à la série Lost. Il rend crédible ce garçon mutique qui se cache dans les bois, pour danser sur les chansons de son enfance. La jeune femme, qui va tenter de sortir Memo de sa léthargie, est interprétée par Millaray Lobos, comédienne de théâtre à l’origine. Grâce à son air mutin et étonné, elle va réussir à briser la carapace du jeune homme.

Le metteur en scène, dont c’est le premier long métrage, a obtenu le prix du meilleur nouveau réalisateur au festival new-yorkais de Tribeca 2020.