Paulette - la critique du film

Notre avis : Les premières minutes font croire à un reboot de Tatie Danielle : même misanthropie chez le personnage principal, mêmes remarques perfides qui n’épargnent personne, ni les Noirs qu’elle ne peut pas supporter, ni les personnes âgées qui l’incommodent au plus haut point : le long métrage multiplie d’abord les scènes à faire pour esquisser à gros feutres le portrait d’une insupportable vieille dame, à travers des scènes programmatiques : ainsi, elle enverra paître un veuf au cimetière, ou voudra "piquer" l’une de ses camarades de jeu, sous le prétexte qu’elle met du temps à réagir : d’emblée, ça ne vole pas très haut et les dialogues se croient obligés d’en rajouter dans la grossièreté. Les jeunes des banlieues sont évoqués de manière si caricaturale qu’on craint la rencontre entre Paulette, ancienne restauratrice aigrie, en relation constante avec son mari décédé (comme Tatie Danielle) et quelques désœuvrés, forcément dealers de drogues, qui la prennent de haut.
D’abord éconduite, Paulette, qui a besoin furieusement besoin d’argent, reçoit un coup de main du hasard : un paquet de shit lui tombe littéralement entre les mains, balancé par des jeunes qui fuyaient la police. Nantie de ce "cadeau", elle négocie une participation avec ces gens qu’elle ne supportait pas a priori, en capitalisant sur ses compétences d’ancienne restauratrice et sur ses copines de belote. On découvrira que derrière son humeur acariâtre, la vieille femme cache un cœur gros comme ça, outre qu’elle devient la boss du quartier.
Franchouillarde et clichetonneuse, cette comédie au scénario très mince est handicapée par une mise en scène téléfilmesque à souhait. Malgré la présence de Carmen Maura et Dominique Lavanant, le plantage est global. On ne rit pas et on a de la peine pour Bernadette Lafont, qui méritait bien mieux que ce quasi ultime rôle.