Le 1er décembre 2013
- Acteur : Paul Walker
- Voir le dossier : Nécrologie, La saga Fast & Furious
Alors que le 7e film de la saga Fast & Furious était en tournage, l’une de ses deux vedettes masculines, paul Walker, décède prématurément. Retour sur la carrière du comédien.
Jalon indéniable de la jeune génération des années 2000, emblème d’un cinéma hip et hop, couillu et marqué par des cascades impressionnantes, Paul Walker a laissé un grande vide dans le cœur de ses fans. La star de 40 ans est disparue ce samedi 30 novembre. Ironiquement c’est dans un accident de voiture qu’ils nous a quittés, alors que l’acteur devait à la taule froissée, celle de la franchise des Fast & Furious, sa grande notoriété.
Si les Américains ont pu le découvrir dans American Boys (Varsity blues en VO), un flop notoire en France mais hit surprise aux States, le jeune homme est engagé dans le cinéma depuis son plus jeune âge, avec notamment un petit rôle dans la comédie fantastique gay et totalement Z Monster in the closet, en 1985. Après beaucoup de navets, Tammy and the T-Rex en 1994, et de nombreuses incursions télévisuelles (Les Feux de l’amour, Madame est servie), Paul Walker profite de sa gueule d’ange indéniable pour percer sur le grand écran en devenant l’un des jeunes espoirs de la génération Scream. Même s’il n’a jamais participé à la saga de Wes Craven, il se retrouve impliqué dans la vague de teen movies qui suit les Scream et autre American Pie. On le voit ainsi en second rôle dans Elle est trop bien, aux côtés de Freddie Prinze Jr., Rachael Leigh Cook et Matthew Lillard. Ces trois acteurs alors plus hype, sont vite oubliés. Pas Walker. En 2000, The skulls : société secrète est le prototype de teen movie de ce début de décennie où traînent les gueules d’époque comme Joshua Jackson (Scream 2, Sex Intentions, Urban Legend). Paul Walker partage cette fois-ci la tête d’affiche ; même si le film est une médiocre série B, Walker est enfin lancé ! Le film est d’ailleurs réalisé par Rob Cohen avec qui le jeune acteur va tourner Fast & Furious 1 la même année. Le film produit par Universal où il tient le haut de l’affiche avec Vin Diesel, est 14e du box-office américain en 2001, avec 144M$. Un succès inattendu qui va donner naissance à 5 suites distribuées, dont une, le numéro 3, sans les deux stars masculines, puisqu’il s’agit d’un spin-off.
L’acteur aura beaucoup de mal à se libérer de son personnage de Brian O’Conner qu’il joue dans Fast and Furious. Il y parvient chez John Dahl en 2001 avec l’excellente série B horrifique à la Hitcher, Une virée en enfer. Le film était scénarisé par un J.J. Abrams prometteur, alors balbutiant dans l’écriture. Le comédien ne participera pas aux sequels vidéo. Toujours dans le teen movie superficiel, il s’essaie à la science-fiction en participant au désastreux Prisonniers du temps, puis se lance dans la comédie romantique avec Noel aux côtés de Susan Sarandon et Penélope Cruz. Un échec, le film ne sort même pas en France.
Alors que sa carrière est sur le déclin au milieu des années 2000, 2 fast 2 Furious remonte à 2003, l’acteur tombe le haut et exhibe ses charmes dans le film d’aventure Bleu d’enfer de John Stockwell avec Jessica Alba. Un cinéma exotique de seconde zone qui se rentabilise, notamment grâce au succès sur le marché vidéo. Dans La peur au ventre, série B brillante, brute et brutale, il obtient en 2006 l’un de ses meilleurs rôles. Le film choc et crasseux, brillamment réalisé par Wayne Kramer est un échec, mais demeure son polar le plus magnétique, loin devant le médiocre Takers de John Luessenhop en 2010, qui pourtant lui vaut enfin un succès personnel, aux côtés de Matt Dillon, Chris Brown et Hayden Christensen.
la peur au ventre, © Metropolitan FilmExport
En quête de succès consensuel, voulant s’offrir une image plus familiale, il participe à l’aventure Disney, Antartica, prisonniers du froid en 2006. Le succès est au rendez-vous avec plus de 80M$, mais cette production familiale ne lui permet pas de tirer sa part du gâteau. On remarque davantage les chiens à fourrure autour de lui que son incarnation niaise dans un environnement enfantin qui ne lui réussit pas. Clint Eastwood l’engage pourtant pour participer à Mémoires de nos pères avec d’autres anciennes vedettes de la génération des teen movies de la fin des années 90 : Ryan Philippe et Jesse Bradford. Cela restera sa seule incursion dans un cinéma dit d’auteur, hors genre.
Entre 2006 et le revival de la saga Fast and Furious en 2009, l’acteur connaît une vraie traversée du désert : Kill Bobby Z de John Herzfeld avec Laurence Fishburne est un pur DTV qui laisse la star avec une image déclinante. Il touche le fond en 2008 avec Projet Lazarus de John Glenn (le seul film réalisé par le scénariste de L’oeil du mal).
Il faut donc en 2009 relancer les moteurs de la saga Fast and Furious. Vin Diesel, son pote, en a également besoin. Désormais conduit par Justin Lin, le nouvel épisode surfe sur une vague de nostalgie indéniable pour cette série appartenant à la génération des gamers, nourris à une décennie de hip hop. L’épisode est convenable, mais bien loin des péripéties impressionnantes et paroxysmiques que seront les épisodes 5 (2011) et 6 (2013). Avec 155M$ au box-office américain, ce reboot de Fast and Furious est toutefois un carton imparable. Universal comprend enfin le potentiel réel d’une saga qui va aller en crescendo dans l’action, les cascades et les invraisemblances super-héroïques au volant qui permettent aux spectateurs de vivre un spectacle total dans la salle. Aussi, Fast 5 dépasse les 200M$ au box-office américain et le sixième volet pousse la pédale jusqu’aux 238M$ en 2013. Tout simplement l’un des 10 plus gros succès du studio Universal. Les cliffhangers avec apparitions de vedettes annonçant l’arrivée de nouveaux personnages et surtout de nouvelles stars provoquent une forte ferveur chez les spectateurs toujours plus nombreux, alors que les stars se multiplient à l’écran : The Rock, Michelle Rodriguez,Tyrese Gibson, Jordana Brewster, Luke Evans et promis pour l’épisode 7... Jason Statham.
Le décès brutal de Paul Walker intervient au firmament de sa popularité enfin installée, au sommet d’une carrière qui a effectivement été "fast & furious", une carrière dont on gardera le souvenir du personnage de flic-voyou Brian O’Conner. Une carrière du collectif qui ne lui a jamais laissé la chance de s’épanouir seul : Run out/Vehicle 19 en 2013 a tout d’un direct-to-video, et le drame d’action Hours de Eric Heisserer, où il incarne un père luttant pour la survie de son enfant lors de l’ouragan Katrina, risque d’avoir du mal à s’imposer dans les salles en décembre aux USA. Il a retrouvé en 2013 Wayne Kramer ( La peur au ventre) pour un nouvel échec (Pawn Shop Chronicles).
Homme d’une saga, Paul Walker avait donc retrouvé avec virilité le chemin de Fast & Furious pour la sepième fois, cet automne, avec le tournage d’un épisode désormais mis en scène par James Wan (Saw, Insidious, The Conjuring). Attendu pour 2014, cet épisode va donc devoir connaître une réécriture radicale dans les jours qui viendront. rarement Hollywood aura dû faire face à la disparition d’une vedette sur le tournage d’un film d’une telle envergure. Fast 7 devra probablement tuer son héros lors d’un rebondissement ultime. Avec un potentiel de 600 à 800M$ par épisode dans le monde (le 6 a empoché 788M$ sur la planète), cet épisode 7 va contraindre Universal à ré-envisager son line up pour les années à venir, puisqu’on sait que le studio comptait développer la franchise jusqu’au 9e épisode.
La mort de Paul Walker est un drame humain poignant, devenant une catastrophe économique à Hollywood. Tous les éléments sont réunis pour un futur biopic...
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