Coolitude assurée
Le 24 juin 2016
Cartoon live révolutionnaire créé il y a déjà 26 ans, Parker Lewis ne perd jamais à influencer bon nombre de séries devenues cultes aujourd’hui. D’une modernité et d’une inventivité hallucinante, la série de Clyde Philips et Lon Diamond débarque enfin en DVD. Une belle manière de rendre à Cesar ce qui appartient à César.
- Réalisateurs : Clyde Phillips - Lon Diamond
- Acteurs : Corin Nemec, Billy Jayne, Troy W. Slaten, Mélanie Chartoff, Abraham Benrubi
- Genre : Comédie
- Nationalité : Américain
- : Showshank Films
- Durée : 529mn
- Titre original : Parker Lewis can't loose
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Résumé : Parker Lewis, Mikey Randall et Jerry Steiner sont inséparables. Ensemble, ils font les 400 coups au lycée de Santo Domingo, et redoublent d’ingéniosité pour éviter la colère de la principale Grace Musso et de son assistant Frank Lemmer. Pour réussir, ils vont s’adjoindre les services de la "brute" du lycée Larry Kubiac.
Notre avis : Il était temps de faire découvrir à tout un chacun la série Parker Lewis ne perd jamais. Avant Scrubs et Malcolm, avant Ally McBeal, les lycéens de Santo Domingo ont eu l’audace de révolutionner les codes de la série télévisées en y insufflant une bonne dose de cartoon (on pense évidemment à Tex Avery) et de second degré jamais parodique. Parker Lewis ne perd jamais, c’est un pastiche fétichiste des années 80, une époque où les objets culturels avaient encore à voir avec la culture et symbolisaient une façon de vivre plus qu’une manière de consommer.
Parker Lewis donc, ado beau gosse sûr de lui mais jamais pédant, toujours attachant, et ses side-kicks à la caractérisation très symbolique. Des archétypes ? Oui. Mais brossés avec amour par des créateurs jusqu’au-boutiste qui ne reculent devant rien pour dynamiter le modèle classique de la comédie pour adolescents.
- Condor Entertainment ©
Quatrième mur constamment brisé, plans de caméras audacieux, effets sonores et jeux de comédiens directement inspirés par les cartoons de Tex Avery, la série, libre adaptation du film La folle journée de Ferris Bueller déborde d’imagination et, chose rare à cette époque, rigole déjà des propres codes culturels des années qu’elle dépeints. Une époque qui n’est pas révolue lorsque Parker Lewis ne perd jamais débarque sur les écrans de télé. Des chemises bariolées de son héros éponyme à la culture geek grandissante, l’époque et ses fétiches y sont amoureusement dépeints et moqués avec tendresse. Les personnages secondaires, de la principale Grace Musso (Melanie Chartoff, délicieusement dominatrice) à la brute au grand coeur (Abraham Benrubi, le Jerry de la série Urgences), tous participent à la création d’un univers familier et réconfortant car immédiatement identifiable dans ses codes, aussi énormes soient-ils.
Dans Parker Lewis, même le plus mauvais personnage cache des faiblesses, le point faible d’un cœur en apparence de pierre, et devient par la même attachant, à l’instar du personnage de Jerry Lemmer, élève du lycée et assistant personnel de la principale Musso (formidable Taj Johnson). Témoignage, sans doute, d’une époque plus optimiste quant à l’avenir de la jeunesse, Parker Lewis ne perd jamais est un affront au cynisme, au contraire d’une autre série de Clyde Philipps, un des showrunners originel de la série Dexter.
- Condor Entertainment ©
Draguant son lot de répliques cultes et de moments mémorables, la série déploie également un talent inouï pour le comique de répétition. L’imagination des scénaristes n’a pas de limites quand il s’agit de se faire succéder les claquements de portes où les plans face caméra en renouvelant constamment le rire du public. Chose d’autant plus remarquable qu’il n’y a pas, ici, de rires enregistrés, même si le rythme effréné de la série aurait rendu complexe l’utilisation de cet accessoire qui n’a rien de honteux par ailleurs.
Avec près de trois décennies au compteur, Parker Lewis n’a pourtant rien perdu de sa superbe. A l’heure de la mémoire courte, il est donc important de rendre hommage à cette série marquée par son temps. Intemporelle, pourtant, car peinture d’une époque résolument passée, mais peinture moderne, déjantée, et au final, racée.
- Condor Entertainment ©
Le coffret DVD
Les suppléments :
Le seul documentaire qui accompagne cette édition DVD permet de retrouver les acteurs de la série près de 30 ans plus tard. Si les interventions sont sympathiques, la série aurait mérité une véritable analyse de ses codes et de son apport au monde de la série télévisée contemporaine.
L’image :
Le transfert est correct. Difficile de savoir si le master d’origine aurait pu être peaufiné. Mention honorable, sans plus.
Le son :
L’atmosphère sonore de la série, nourrie des tubes de l’époque et d’effets sonores cartoonesques, est parfaitement retranscrite.
Galerie Photos
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