Paris est à nous - la critique du film

Notre avis : Lorsque la jeunesse veut parler à la jeunesse, elle utilise tous les moyens en sa possession pour y parvenir. Après trois années de tournage et une opération de crowdfunding relayée avec succès sur les réseaux sociaux, c’est finalement le géant américaine de la S.V.O.D Netflix qui s’est octroyé la distribution du long métrage Paris est à nous, qui devait initialement s’intituler Paris est une fête, en référence au roman d’Ernest Hemingway.
Anna et Greg font connaissance lors d’une soirée, se rapprochent et finissent par s’aimer. Cette dernière va voir sa vie chamboulée lorsqu’elle échappera de peu à la mort, après avoir loupé l’avion qui devait l’amener à Barcelone, rejoindre Greg, parti pour des raisons professionnelles.

Copyright Netflix

L’histoire va alors suivre les déambulations et errements de la jeune femme, interprétée par la talentueuse Noémie Schmidt (L’étudiante et Monsieur Henri, Versailles saisons 1 et 2) dans les rues d’une capitale en proie aux doutes et tensions. Anna est ici le miroir d’une génération qui se cherche, dans une époque troublée par les attentats et les conflits sociaux.
La principale force du métrage réside dans sa technique et sa mise en scène. Les économies de moyen n’ont en effet pas empêché l’équipe du film de montrer son savoir-faire. Photographie soignée, cadrages originaux et caméra subjective, légère, donnent une âme à l’œuvre. Tous ces procédés sont là pour servir l’ambition première du film : capter les événements au plus près du réel. De ce point de vue, c’est une réussite. Paris devient quasiment un personnage à part entière de l’histoire, qui vit, ressent.

Copyright Netflix

Tout ce langage cinématographique déployé va néanmoins prendre un peu trop le pas sur le développement de l’intrigue principale, qui ne sert ici que de prétexte. Tout cela est rendu d’autant plus frustrant par une narration et un montage qui rendent la lecture de l’ensemble quelque peu abstraite.
Paris est à nous est une œuvre sincère, sensible, dans tous les sens du terme, qui respire l’envie de cinéma, mais dont le propos s’efface quelque peu au profit de la technique. Sa diffusion sur Netfix, dans 190 pays, pourrait tout de même servir de tremplin à cette équipe qui ne manque pas de talent.