Paddy, la petite souris - la critique du film

Notre avis : Premier long-métrage de Linda Hambäck, Paddy, la petite souris narre, comme son titre l’indique, les aventures d’une jeune souris SDF vivant au jour le jour et contrainte de voler pour se nourrir. La forêt est un lieu paisible où tout le monde se connaît, comme dans un petit village. Mais même certains animaux surfent parfois avec l’illégalité. Dès les premières minutes du film, Gordon, vieux crapaud commissaire de la forêt, est sollicité par Léonard, écureuil instituteur, pour retrouver ses précieuses noisettes qu’un voleur lui a dérobé. Alors qu’il observe l’arbre de l’écureuil, Gordon rencontre notre jeune héroïne, qu’il décide de prendre sous son aile. C’est le début d’une belle amitié, mais aussi d’une quête d’identité pour la petite souris, qui n’a ni prénom, ni passé, ni avenir. Juste son présent.

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Le récit est construit en forme de double enquête policière. Pour aider Paddy à donner un sens à sa vie, Gordon la nomme commissaire adjointe. Ensemble, ils enquêtent sur le vol des noisettes de Léonard. Paddy se révèle une adjointe vraiment douée et Gordon décide de la former pour lui succéder. Durant la première demi-heure du film, Paddy n’est donc personne mais devient quelqu’un. Elle vit en marge des autres animaux de la forêt (de la société) et finit par s’y intégrer. Un écho sans bien-pensance ni complaisance aux fractures sociales (immigration, inégalités) qui fissurent le monde.

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La seconde enquête concerne celle dont tous les habitants de la forêt ont peur : la renarde. Paddy est devenue quelqu’un mais reste un être en devenir : il lui faut se réaliser en tant que commissaire et en tant que personne. En une heure de film, c’est la célèbre formule de Nietzche « Deviens ce que tu es. » qui se dessine sous nos yeux.
Le dessin, justement, est simple et joli. L’univers graphique est dépourvu de tout élément superflu et cependant très riche. Les décors, les arbres nus enneigés donnent de la profondeur et de la perspective aux espaces dans lesquels évoluent les personnages. Esthétiquement équilibré, Paddy, la petite souris est froid comme l’hiver et chaleureux comme le foyer.