Film d’animation zen
Le 22 septembre 2004
L’animation coréenne prend son autonomie et se libère de son encombrant voisin nippon.


- Réalisateur : Sung Baek-yeop
- Genre : Animation, Film pour enfants
- Nationalité : Sud-coréen
- Editeur vidéo : Gaumont/Columbia/Tristar Home Video

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– Durée : 1h15mn
– Tous publics
L’animation coréenne prend son autonomie et se libère de son encombrant voisin nippon.
L’argument : Livrés à eux-même après la disparition de leur mère, Gamie, une jeune fille de douze ans aveugle et Gil-Sun, son petit frère turbulent de cinq ans, errent dans la nature coréenne à la recherche de celle-ci. Recueillis par des moines bouddhistes dans leur temple, Gamie semble avoir enfin trouvé une place pour grandir. De son côté, Gil-Sun de par son enthousiasme enfantin devient l’élément perturbateur de la vie tranquille au sein du temple. Mais Gil-Sun, en quête de vérité, désire apprendre à "voir avec son esprit" afin de pouvoir retrouver sa mère...
Notre avis : Depuis maintenant plus de dix ans, l’animation coréenne tente tant bien que mal de sortir de l’ombre aux dimensions "totoroesques" de son voisin japonais. Après le magnifique Wonderful days, Oseam est le second grand film d’animation coréen à paraître sur les écrans français. Comme pour Wonderful days et malgré la volonté affichée d’instaurer une véritable identité coréenne, on retrouve par petites touches les grandes influences de l’animation japonaise. Oseam rappelle la mélancolie mêlée de tristesse du Tombeau des lucioles de Isao Takahata (deux enfants orphelins livrés à eux-même dans un pays menaçant...). La musique entre joie et tristesse enfantine rappelle à nos oreilles les œuvres de Joe Hisaishi (les plus grandes mélodies des films d’animation des studios Ghibli).
C’est dans le fond et dans son histoire que Oseam se démarque clairement de son grand frère et de la trame classique des films d’animation pour enfants. Oseam (que l’on peut traduire littéralement par "un bouddha de cinq ans est né ici") est l’adaptation d’une légende coréenne. C’est la promesse d’un moine bouddhiste faite à un enfant : Les rêves se réalisent si on le souhaite de tout son cœur, promesse qui selon la légende se serait exaucée. On assiste ainsi à une fable empreinte de tristesse sur deux enfants perdus d’une façon qui leur est propre à chacun. Gamie est aveugle et perdue dans ses souvenirs, dans ses "images d’avant". Gil-Sun est perdu dans l’espoir fou de retrouver une mère qu’il n’a presque pas connue. A ce propos, la conclusion du film risque de déboussoler quelque peu le spectateur occidental, peu ouvert aux conceptions bouddhistes de l’existence.
Techniquement très réussi avec ses couleurs pastel prononcées et une animation 2D bien rendue, Oseam n’évite pas quelques maladresses de jeunesse avec des effets 3D bullet time (ou effets à la Matrix pour les deux du fond qui ne suivent pas...) qui ne se prêtent pas vraiment à l’atmosphère du film et qui gâchent quelque peu l’harmonie zen de l’ensemble... Oseam, un dessin animé pour enfants... différent...