De la nécessité de lever le voile
Le 26 décembre 2006
Dissection d’un régime insensé et barbare : un électrochoc.
- Réalisateur : Siddiq Barmak
- Acteurs : Marina Golbahari, Khawaja Nader
- Genre : Drame
- Nationalité : Afghan
- Editeur vidéo : MK2 Video
- Festival : Festival de Cannes 2003
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– Durée : 1h23mn
Dissection d’un régime insensé et barbare : un électrochoc.
L’argument : En Afghanistan, une jeune de fille de douze ans vit seule avec sa mère infirmière et sa grand-mère. Lorsque les talibans prennent le pouvoir, la maman n’a plus le droit de travailler, de sortir non accompagnée d’un homme, de montrer son visage... Pour survivre elle n’a d’autre solution que de travestir sa fille en garçon. Désormais, son enfant s’appelle Osama et va devoir travailler pour nourrir les siennes.
Notre avis : Premier film afghan tourné depuis la chute du régime taliban, Osama sonne comme un électrochoc tant pour la dureté de ses images que par le destin tragique de son personnage central. Le cinéaste Siddiq Barmak, qui servit sous les ordres du regretté Massoud (voir notre biographie), y dissèque sans concessions ni larmoiements les rouages d’un système insensé et barbare.
Insensé car si nombre d’hommes ont péri à la guerre contre les Russes ou assassinés par les talibans, leur femmes, elles, ont survécu. Ces dernières ne pouvant ni travailler ni même sortir non accompagnées d’un mari, se voient condamnées à mourir de faim cloîtrées chez elles.
Barbare, ce régime ne le fut pas moins avec sa justice proclamée dans la rue par des imams et leur cortège de lapidations, de condamnations à mort et autres mariages forcés. Bienvenue donc dans les tréfonds de ce que le fanatisme religieux peut faire de pire.
Pour que son film colle le plus possible à la réalité, Siddiq Barmak filme des acteurs non professionnels et utilise, dans les premières minutes, les techniques documentaires (caméra à l’épaule, interview). Puis, dans un second temps, il s’éloigne du reportage pour entrer dans la fiction et l’histoire d’Osama, usant de techniques cinématographiques plus classiques (plans fixes, acteurs jouant véritablement leur rôle). Cet habile mélange des genres permet au cinéaste de préserver l’intérêt de son récit même si la dénonciation y perd un peu de sa vigueur.
Dotés d’une esthétique toute dorée, les pellicules d’Osama garderont tout de même une valeur de témoignage nécessaire d’un régime anachronique et inacceptable.
Coup d’œil : Osama a reçu la mention spéciale du jury Caméra d’or dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes 2003.
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