J’aime pas les huîtres
Le 22 juin 2005
Une accumulation d’images, sans doute chargées de sens aux yeux du réalisateur mais à l’esthétisme vide pour le spectateur.
- Réalisateur : Juan Pittaluga
- Acteurs : Aurélien Recoing, Elina Löwensohn, Diego Bernabe
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Uruguayen
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– Durée : 1h18mn
Peut-être par excès de pudeur, Juan Pittaluga peine à nous donner quelques pistes pour comprendre son film et préfère accumuler des images, sans doute chargées de sens à ses yeux mais à l’esthétisme vide pour le spectateur.
L’argument : Orlando Vargas est allé vivre avec sa femme et son fils en Uruguay. Victime de menaces d’origine indéterminée, peut-être en rapport avec le pouvoir du pays, il décide de partir quelques jours en famille au bord de la mer. Mais dès son arrivée, il disparaît.
Notre avis : Pour apprécier ce film, mieux vaut aimer la mer : quand elle ne sert pas de décor aux personnages, elle fait l’objet à elle toute seule de plans-séquences sans doute esthétiques mais dont on ne voit pas bien l’utilité narrative. Or, comme le sujet du film ne semble jamais très défini non plus, guère plus que l’intrigue qui se perd dans les bribes qui nous en sont données au début, sous forme de scènes ultra-courtes, la plupart du temps silencieuses et d’une composition toute picturale - à croire que le cinéma ne permet plus le mouvement -, reste cette mer à contempler, ainsi que quelques images de ciel, tout aussi charmantes. Un phoque nous tend l’œil de longues secondes, le droit, celui qui est mort. La femme pense alors à son mari disparu, ça peut sembler bizarre mais finalement ça passe très bien vu que l’expression des autres acteurs est rarement plus profonde. La plupart sont des non-professionnels, habitants de la région. Mais est-ce un gage de qualité, faut-il systématiquement applaudir ? N’est pas Dardenne qui veut. Les invraisemblances et les culs-de-sac s’accumulent dans ce film aux allures d’inachevé. Et du point de vue formel, l’application qu’on y décèle n’arrange pas les choses. Elle ne fait qu’insister davantage sur le caractère insipide des personnages, sur l’inexistence des rapports qu’ils entretiennent entre eux, sur l’absence de sentiments. Peut-être le réalisateur a-t-il eu peur d’un reproche courant : l’excès de pathos. Eh bien, on ne peut que lui rétorquer en déformant pour l’occasion la sagesse populaire qui, bien qu’elle soit souvent sensible au pathos, n’en garde pas moins une certaine efficacité bonhomme : qui trop peu embrasse mal étreint aussi.
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