Le 5 octobre 2015
Malgré un fort potentiel, cette adaptation d’un roman de Marguerite Duras passe à côté de son sujet.
- Réalisateur : Fabrice Camoin
- Acteurs : Sami Bouajila, Marina Foïs, Valérie Donzelli
- Nationalité : Français
- Durée : 1h23mn
- Date de sortie : 7 octobre 2015
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Malgré un fort potentiel, cette adaptation d’un roman de Marguerite Duras passe à côté de son sujet.
L’argument : Un violent orage bloque Maria et sa famille sur la route des vacances. Ils se réfugient dans une petite ville, près de la frontière espagnole, où la police recherche un homme qui vient de tuer sa femme et son amant. En pleine nuit, Maria se retrouve par hasard face au meurtrier. Croyant échapper à ses propres démons, elle décide de s’enfuir avec lui…
(C) Rezo Films
Notre avis : Avec ce premier long-métrage, Fabrice Camoin avait une vraie matière grâce à un beau casting et un sujet fort, adapté d’un roman de Marguerite Duras, 10h30 du soir en été, et déjà traité au cinéma par Jules Dassin en 1960. Mais quel est, au fond, le sujet d’Orage ? Tout au long du film, on se le demande. Maria, le personnage principal (Marina Foïs, comme toujours impeccable), s’ennuie. Son couple bat de l’aile, elle est alcoolique, elle n’aime pas sa vie, elle veut des sensations fortes, et va les vivre avec un tueur en cavale. Le film n’ira guère plus loin que son point de départ, lui qui voudrait sûrement se faire le voyage initiatique de deux êtres perdus qui se rencontrent. Le récit s’évertue à nous montrer ce que nous avions d’emblée compris : que Maria souffre, qu’elle combat ses démons intérieurs, qu’elle a besoin de cette cavale pour vivre, enfin. Que le tueur, Nabil, a perdu tout espoir en la vie, n’attend plus rien, qu’il veut juste partir loin et mourir. Malheureusement, le film échoue lourdement à apporter la moindre subtilité, et plus le récit avance, plus il sombre dans la psychologie de comptoir, avec sa bourgeoise en mal de sensations fortes, son meurtrier au fond sympathique. Sans état d’âme, le récit avance et ne s’encombre pas de trop de subtilité. Le meurtrier qui était un paysan du coin dans le livre de Duras est ici d’origine maghrébine : l’occasion de nous faire comprendre à plusieurs reprises que le racisme, c’est mal, et qu’un tueur arabe n’a que peu de chances de rédemption dans une société comme la nôtre. Les personnages secondaires ne sont que trop peu construits et semblent inexistants – malgré leurs nombreuses scènes dans le film.
Orage aurait pu être tant de choses, nous faire ressentir la moiteur de l’été, le tonnerre qui gronde dans les corps et les têtes, l’éclair de vie d’un couple d’un jour, un dernier tour avant la fin. Au final, il n y aura pas d’étoile derrière l’orage.
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