One dollar curry

La comédie est un art difficile, et l’abus de clichés nuit gravement.

L’argument : Nishan, jeune Sikh émigré, débarque à Paris avec une adresse, un bel enthousiasme et beaucoup d’illusions. Rapidement affranchi par ses voisins de chambre, il met vite au placard ses convictions et ses règles de vie pour s’initier à la magouille sous toutes ses formes avant de choisir celle qui lui va le mieux. Il sera cuisinier, issu de générations de chefs prestigieux ! Sa route croise celle de Nathalie, journaliste en quête de scoop. Et comme pour marcher, une bonne combine a besoin d’un peu de promo...

Notre avis : Romancier et cinéaste, Vijay Singh vit à Paris, mais reste attaché, dans les thèmes qu’il exploite, à la culture qui l’a vu naître. One dollar curry se veut une aimable comédie pleine de rebondissements, sur les heurs et malheurs d’un jeune Sikh lâché dans Babylone. Système D et arrangements avec Vishnou vont faire de Nishan la coqueluche des dîners mondains, et si le jeune homme peine à mettre au point ses recettes, le réalisateur, lui, a la main lourde question clichés. La cuisine comme le rire supporte mal l’excès de gras, et Vijay Singh manie l’humour à la louche. Même l’histoire d’amour ne parvient pas à relever le niveau. Le bel Indien succombera bien sûr aux charmes de la journaliste, et lorsqu’arrive la fiancée officielle (sans prévenir, d’Inde, en pleine réception mondaine...), passé un soupçon de contrariété, elle trouvera elle aussi chaussure à son pied, on ne va pas se mettre martel en tête pour si peu ! Tout est bien qui finit bien, les méchants sont punis, les gentils lascars filent le parfait amour, le bizness prospère... S’y ajoutent un jeu d’acteurs calamiteux et un rythme qui s’englue dans une sauce mal dosée... Appelez-moi le patron !