L’aridité de la banquise
Le 20 décembre 2011
Les premiers pas mal assurés d’un réalisateur venu d’ailleurs.
- Réalisateur : Andrew Okpeaha MacLean
- Acteurs : Josiah Patkotak, Frank Qutuq Irelan, Teddy Kyle Smith
- Genre : Drame, Thriller
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h36mn
- Titre original : On the ice
- Date de sortie : 14 décembre 2011
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Les premiers pas mal assurés d’un réalisateur venu d’ailleurs.
L’argument : Qalli et Aivaaq, deux adolescents de la communauté Iñupiaq, mènent une vie sans histoire dans une petite ville isolée du nord de l’Alaska. Un matin tôt, ils décident de partir à la chasse aux phoques avec James, un de leurs amis. Une dispute éclate entre les trois garçons et se termine par la mort accidentelle de James. Liés par ce sombre secret, les deux adolescents inventent mensonges sur mensonges afin de ne pas éveiller les soupçons de leur communauté. Rongés par la culpabilité et confrontés à un avenir plus qu’incertain, les deux garçons vont être amenés à explorer les limites de leur amitié et de leur honneur.
Notre avis : Couronné meilleur premier film au Festival de Berlin 2011, On the ice est également l’un des tout premiers longs-métrages issus du Cinereach Project conduit par le Sundance Institute. Pour sa première réalisation, Andrew Okpeaha MacLean a choisi d’exposer à travers son objectif toutes les singularités de son pays natal. Cette immersion cinématographique dans la tribu des Iñupiaq nous permet d’explorer l’extrême nord de l’Alaska et ses fabuleux paysages, peu exploités jusqu’ici par le 7ème art.
Entre étendues immaculées et masures de fortune, la vie suit son cours dans le village de Barrow, comme elle le fait du reste partout ailleurs. A l’instar des adolescents américains, les jeunes y boivent, fument de la marijuana, s’essaient au rap et parlent même l’anglais des banlieues, qu’ils entrecoupent toutefois d’interjectives plus traditionnelles. La mondialisation a fait son oeuvre, et leurs habitudes et préoccupations se révèlent étrangement similaires aux occidentales. Tandis que certains s’engagent sans regrets dans le sillon d’une destinée qu’on a tracé pour eux, d’autres se refusent à limiter leur existence à la chasse au phoque. Des questionnements significatifs, stigmates
de l’éternel écartèlement entre le respect des anciennes traditions et l’appel de la modernité.
A la splendeur de la banquise, scintillante de mille feux, la rudesse des températures malmène les habitants. La charge du jour est tranchante comme l’est la glace, et à Burlow le soleil ne se couche qu’au bout de six mois. C’est dans ce paysage lacté qu’intervient le drame, un homicide involontaire qui bouleversera valeurs et convictions.
On the ice répond à tous les codes convenus du polar sans jamais tenter de les transcender. Le long-métrage se contente d’ânonner les règles du thriller sans même penser à s’en affranchir. Plus esthétique que 30 jours de nuit, moins symbolique qu’Essential Killing, On the Ice tâtonne encore quant au ton à adopter pour être entièrement convaincant.
Malgré cela, l’oeuvre reste des plus convenables, car Andrew Okpeaha MacLean endosse pour l’occasion le costume d’un anthropologue et non celui d’un orateur. En Qalli, personnage principal, l’intrigue trouve un regain d’éclat. Sa conscience pondérée laisse se profiler des interrogations plus matures que ne l’est le scénario par ailleurs. Si le décor est des plus froid, la chaleur des interprètes est indéniable. L’ensemble des comédiens étant des inuits non-professionnels, la performance réalisée se doit indubitablement d’être saluée.
On the ice est donc une fenêtre ouverte sur une population jusqu’alors invisible, mais surtout un western correct, à défaut d’être palpitant.
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